1% ARTISTIQUE DE LA MATERNELLE DE DELME

Le contexte

A l’occasion de la construction d’une nouvelle école maternelle à Delme (inaugurée en 2011), le Syndicat Intercommunal Scolaire de Delme et Environs s’est inscrit dans le dispositif du 1% artistique : celui-ci implique de consacrer, à l’occasion de la construction, de la réhabilitation ou de l’extension d’un bâtiment public, un financement représentant 1% du coût des travaux, à la commande ou à l’acquisition d’une oeuvre d’art.
Suite à un appel à projets diffusé en janvier 2011, deux candidats ont été retenus pour réaliser une étude. C’est le duo Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize qui a été choisi in fine par le comité de pilotage réuni en septembre 2011.

La proposition des artistes : un conte visuel

Le parcours des rêves est constitué de plusieurs éléments propices à la narration : une peinture au sol dans la cour ainsi que le long de l’allée qui mène de la rue vers l’entrée de l’école, deux sculptures, une fresque qui recouvre l’arche du préau, comme un point d’orgue visuel sur le bâtiment, auquel les artistes ont souhaité impulser une dynamique ludique et colorée. A la demande des commanditaires, les artistes ont travaillé avec les enfants, leurs désirs, leur imaginaire, tout en intégrant la volonté des 12 communes ayant financé l’ouvrage de rendre tangible leur présence.

Un processus de création qui implique enfants et enseignants

Tout au long de l’année, les artistes ont mené un atelier créatif avec les enfants sur les blasons des 12 communes et sur la notion de bestiaire imaginaire. Les dessins réalisés ont alors servi de point de départ pour redessiner à l’échelle de l’architecture une vaste composition où se mêlent animaux, blasons, couleurs et dessins d’enfants…
Dans la cour, les sculptures ont été conçues à partir de deux mots, choisis par les enfants, « Zoo » et « Maison », à partir desquels les artistes ont développé en image et en volume leur totem, sorte de mot-figure. « Zoo » est constitué par les trois lettres du mot et représente en même temps un oiseau. « Maison » reprend les 6 lettres enchevêtrées, et rappelle une construction de sable. Au sol, une intervention colorée constitue l’ombre rêvée des sculptures-totems, et s’inspire d’une tradition des aborigènes, qui notent avec du sable le parcours des rêves de leurs ancêtres fondateurs. Pour finir, dans l’allée menant de la rue vers l’école, une forme graphique simple signale la présence de 12 blasons, en regard des 12 communes du Syndicat.

Qu'est-ce que le 1% ?

Expression d’une volonté politique de soutien à la création et de sensibilisation de nos concitoyens à l’art de notre temps, l’obligation de décoration des constructions publiques, plus communément dénommée « 1% artistique » est une procédure spécifique de commande d’oeuvres d’art à des artistes. Elle offre depuis plus de cinquante ans un cadre d’action original pour favoriser la rencontre entre un commanditaire public, un artiste, un architecte et le public, en dehors des institutions dédiées à l’art contemporain. Le « 1% » a fait récemment l’objet d’une modernisation visant à simplifier son application.

Créé en 1951, le « 1% » est un dispositif qui consiste à consacrer, à l’occasion de la construction, de la réhabilitation ou de l’extension d’un bâtiment public, un financement représentant un pour cent du coût des travaux, à la commande ou à l’acquisition d’une ou plusieurs oeuvres d’art spécialement conçues par des artistes vivants pour être intégrées au bâtiment considéré ou à ses abords.

Le « 1% » est ouvert à l’ensemble des formes d’expression dans le domaine des arts visuels, des disciplines les plus traditionnelles, comme la peinture ou la sculpture, aux nouveaux-média, la vidéo, le design, le graphisme, la création sonore, la création paysagère, etc.
Il permet à des artistes de tendances diverses de créer des oeuvres pour un lieu de vie, de collaborer avec des architectes et de contribuer ainsi à sensibiliser le public à l’art contemporain. Il constitue un outil primordial de création dans le domaine des arts visuels par les moyens qu’il mobilise et le champ d’expérimentation qu’il offre aux artistes pour s’exprimer dans l’espace public.