Espace Presse
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Le principe de base du travail d'Etienne Pressager est la mise en présence d'un texte et d'une image sur la feuille de papier, lieu idéal de leur rencontre. Le texte peut n'être qu'un simple commentaire au crayon en marge de l'image, subjectif et effaçable. Mais il peut aussi devenir le sujet même de la peinture, prendre la forme d'une chanson, d'un slogan, d'une comptine, de caractères représentés en volume, ou disparaître purement et simplement alors que tout dans l'image l'appelle. Le but est à chaque fois le même : attirer le spectateur sur une bande étroite, sorte de no man's land entre le texte et l'image.
A la Synagogue sont accrochées treize gouaches encadrées et disposées en trois lignes de quatre cadres, puis un cadre isolé. Ces 26 cadres constituent un ensemble intitulé '' L'alphabet tourmenté ''. Chaque gouache représente en noir et blanc une lettre de l'alphabet sans épaisseur, noire au recto, blanche au verso. Chaque lettre enroulée, pliée, déformée, n'est que plus ou moins identifiable. Au centre de la synagogue, un grand cube gris ouvert intrigue. A la manière d'un cabinet d'amateur, conçu pour favoriser l'intimité, il enferme soixante douze propositions graphiques.
Si l'on devait établir une caractéristique commune à tous les travaux d'Etienne Pressager, ce serait peut-être le jeu : jeu de mots et des images, jeu de l'artiste avec l'espace d'exposition qui lui est proposé. Etienne Pressager réinvente l'alphabet, il a créé un alphabet turbulent. Derrière la beauté plastique, on devine un combat : les lettres se donnent et se refusent.