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Surfaces de projections

Ann Veronica Janssens, Patty Chang, Felix Gonzalez-Torres, Dan Graham, Wendy Jacob, Joseph Kosuth, Rémy Zaugg.

Du Samedi 29 Juin au Dimanche 29 Septembre 2002


Les oeuvres réunies ici ont en commun d'explorer les limites du corps et/ou de l'oeuvre d'art elle-même et invitent à une prise de conscience du processus de perception. Les notions de présence, d'absence, de solitude, de perte de la conscience de soi, la division ou la dualité de cette perception sont des thèmes récurrents. Les artistes développent pour la plupart une stratégie de la disparition pour conduire le spectateur à sa propre perception des choses, aux projections mentales et physiques qu'il développe pour appréhender les réalités environnantes.

Luttant contre le prolongement de son existence en dehors de ses limites matérielles, l'oeuvre ''self-described and self-defined'' de Joseph Kosuth pousse la tautologie à l'extrême, se réduisant pour s'établir uniquement en tant qu'idée d'elle-même. À l'inverse, c'est un ailleurs non défini que les oeuvres de Rémy Zaugg donnent à lire dans les nuances de surfaces blanches : aveuglement, oubli ou silence, polysémie paradoxale du ''personne'', désignant à la fois la présence et l'absence. Les formes elles-mêmes jouent à instaurer une dialectique jamais résolue entre extérieur et intérieur : ainsi en est-il du ''corps noir'' d'Ann Veronica Janssens, miroir étrange, convexe et concave à la fois, qui se jette dans l'espace en même temps qu'il l'absorbe, produisant par la parfaite obscurité des surfaces noires, une lumière inversée. Les jeux de miroirs et de transparence se retrouvent dans le travail de Dan Graham, où la perception de l'espace s'altère systématiquement par notre propre reflet ou celles des éléments environnants, le verre n'étant qu'une illusion d'accessibilité, surface posée entre le percevant et l'espace perçu. L'importance du corps dans les oeuvres de Dan Graham trouve un écho dans l'absence redoublée d'un sommeil sans corps de Wendy Jacob, ou dans l'abîme de la ''fontaine'' de Patty Chang : le visage de l'artiste apparaît en plan rapproché, alors qu'elle s'applique à boire sa propre image reflétée dans un miroir recouvert d'eau, recommençant indéfiniment, jusqu'à ce que l'eau - et peut-être sa propre image - se soit évanouie.

Alternant écritures, présences charnelles ou jeux de miroirs, les oeuvres se dérobent, développent des stratégies de repli, d'effacement, de défocalisation, nous mettant à l'épreuve de notre propre présence, physique, perceptive et consciente.