Espace Presse
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De l'oeuvre de Paul Cox, on retient en premier lieu la multiplicité des moyens : peinture, scénographies, mais aussi jeux, illustrations de presse, graphisme (qu'il qualifie lui-même d'amateur), livres qui semblent s'adresser aux enfants, objets, auxquels viennent s'ajouter de nombreux carnets.
Si Paul Cox se déclare peu soucieux d'uniformité stylistique, certaines préoccupations sont récurrentes quel que soit le champ d'activité et donnent ainsi une cohérence à cette diversité. Plutôt que de ''vérifier des choses a posteriori'', il s'agit de construire en s'assurant des conditions optimales de perméabilité au réel. Dès lors, le facteur du hasard et les contraintes inhérentes à un exercice de style, créent leurs propres déterminismes et conditionnent la construction, qu'il s'agisse du temps imparti pour un dessin de presse, ou des possibilités combinatoires offertes par la reliure d'un livre. Les combinatoires et le hasard ne sont pas les seuls motifs de ce travail, on y retrouve également une obsession pour les codes, les structures et les trames. Outils de restitution du réel, mais aussi créateurs d'un décalage, ils se retrouvent régulièrement convoqués pour aider à la transmission de connaissances ; le cas est manifeste dans un ouvrage intitulé "l'art de la couleur", conçu en 1996 intégralement en noir et blanc, ou dans le jeu "sculptures alphabétiques".
Le Jeu de construction, réinterprété à la Synagogue de Delme pour cette exposition, et complété d'un ensemble de travaux en relation avec celui-ci, est à la fois emblématique de la démarche de Paul Cox, mais également métaphorique d'un processus créatif, où l'assemblage guide la pensée. Les éléments en place dictent leur propre logique, sans fournir une piste quant à leur finalité.
L'exposition sera donc en mouvance perpétuelle, dépendante de l'activité du public. Le jeu n'est pas réservé aux enfants ; il est le support d'une réflexion quant à nos attentes, notre capacité à agir, à prendre en compte le réel et la part d'intention qui régit la progression des éléments. Ce jeu sans règle appelle aussi assez naturellement à une vigilance ; exacerbation d'une situation ou le ''regardeur fait l'oeuvre'', la finalité pourrait en être, plutôt que la chose construite, d'acérer une conscience quant aux éléments et processus requis pour toute construction.
Paul Cox est né à Paris en 1959. Autodidacte en art, il fait des études d'histoire de l'art et d'anglais, dans le but de s'assurer un gagne-pain et de pouvoir devenir ce ''peintre du dimanche pour qui chaque jour serait un dimanche'' que décrit Dubuffet. Après un mémoire sur Lawrence Sterne et une agrégation, il arrête toutefois très vite d'enseigner, préférant faire, parallèlement à la peinture, des livres pour les enfants, des affiches (notamment pour la Ville de Paris, 1997, l'Opéra de Nancy, 1996-2001), des illustrations de presse, des logos, etc. Son intérêt grandissant pour les Constructivistes et autres avant-gardes ''qui faisaient de l'art à côté'' l'encourage à poursuivre dans cette voie pluridisciplinaire. Il travaille aussi pour la scène (décors et costumes de "L'Histoire du soldat", Nancy 1997), édite des jeux ("Le jeu de l'amour et du hasard" et "Sculptures alphabétiques"), et se passionne pour toutes les techniques d'impression, qu'il utilise plus à des fins de production expérimentale que de reproduction - ainsi de sa série de cartographies modulaires "Sentimental Journey" et "La Carte du tendre perpétuel" revisitées pour une de ses collections par Issey Miyake. Il a entrepris la publication périodique de l'ensemble de son travail (peinture, travaux graphiques etc.) sous forme de livre, dont le premier tome, "Coxcodex", est paru en 2004 aux éditions du Seuil. Le centre Pompidou expose en 2005 son immense "Jeu de Construction" dont une première version a été présentée au musée de l'objet à Blois puis à la galerie de l'école des Beaux-Arts de Nantes. Il a récemment préparé les décors et costumes pour "Casse-Noisette" présenté à l'opéra de Genève.