THIS EXHIBITION IS IN SOME WAY A CONTRIBUTION TO THE BEAUTY, THE UGLINESS, THE STUPIDITY AND THE CHEERFULNESS IN LIFE.*

* Cette exposition est en quelque sorte une contribution à la beauté, à la laideur, la stupidité et la gaieté dans le vie. Cette exposition constitue une introduction à la commande passée à Jeppe Hein par la commune de Delme d'un Pavillon d'eau, qui sera réalisé fin 2006 dans un square situé à l'entrée du village.

Avec probablement pour intention une destabilisation contrôlée du spectateur, les oeuvres de Jeppe Hein se caractérisent fréquemment par leur interactivité, qui se révèle vite n'être ni participative, ni "relationnelle". Si le spectateur-visiteur déclenche des processus qui vont animer les oeuvres, la dimention ludique peut parfois virer à une forme inquiétante, voire agressive : murs et bancs qui bougent, sphère qui se jette contre les plinthes de l'espace d'exposition, sons stridents à mesure que l'on s'approche de certaines zones.

A l'intérieur de la Synagogue est présentée une nouvelle production : "Water Flame", qui combine deux éléments opposés, le feu et l'eau. Reprenant à son compte les recherches d'Yves Klein, Jeppe Hein les réactive sous une humeur nouvelle.

Tout en poussant à ses limites l'utilisation possible du feu, du mouvement, de la lumière et de l'eau, Jeppe Hein s'empare délibérément des oeuvres emblématiques des années 60 et 70, et des conventions des espaces d'expositions, en s'inspirant notamment des recherches du GRAV* et de l'art minimal : le cube blanc est un motif privilégié qui traverse la production de l'artiste et que l'on peut retrouver par exemple sous des formes tremblantes, marchantes, ou brulantes, tandis que les éléments constitutifs du cadre de l'exposition (lampes, murs, bancs) sont volontiers soumis au mouvement ou à des comportements intempestifs.

C'est le rôle de l'art que l'artiste propose d'explorer, à l'aune du musée comme de l'espace public, qui est aussi un champ de recherche privilégié. La situation créée par l'artiste redistribue les rôles entre le spectateur, l'oeuvre, le contexte physique de l'espace d'exposition et le contexte plus général de l'art et de son histoire.

*GRAV : Groupe de Recherche d'Art Visuel