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Ella C Bernard est une artiste allemande dont la pratique visuelle englobe la sculpture, l’installation, l’image en mouvement et le texte. Elle travaille principalement avec des objets et matériaux trouvés ou récupérés, qui portent souvent les traces de leur usage et de leur abandon en dehors du circuit utilitaire et capitaliste. Sélectionnés pour leur potentiel esthétique et matériel, ces éléments sont intégrés dans des installations ou deviennent des sculptures tout en conservant leur propre agentivité : ils sont présentés pour être lus tels quels, sans exiger d’interprétations métaphoriques ou narratives de la part des spectateurs.
Ella C Bernard s’intéresse également aux réseaux souterrains de câbles et de conduites, qui révèlent quelque chose des forces invisibles et des structures artificielles qui maintiennent nos sociétés urbaines en fonctionnement. Ces systèmes servent de métaphore pour interroger ce qui demeure caché à la vue de tous : des architectures dissimulées qui organisent les flux de masse et les mouvements collectifs. C’est probablement pour des raisons similaires que, depuis 2016, l’artiste explore également des thèmes tels que le culte de la personnalité, l’adoration et le fanatisme, en dialoguant de manière critique avec un large éventail de figures allant de David Guetta et Angelina Jolie à Hitler et au groupe Rammstein (en cours de travail).
Elle prête une attention particulière aux petits gestes de bricolage et de réparation domestiques – des gestes qu’un regard attentif peut repérer dans les grandes et moyennes villes. L’artiste y voit des tentatives d’interagir avec la ville et de réinvestir l’espace public à travers des gestes simples, quoique fragiles. En retour, la ville conserve la mémoire des actions de ses habitants – un lieu où les êtres humains et les matériaux se rencontrent par la reconnaissance mutuelle de leurs caractéristiques et de leurs forces respectives. Bernard décrit sa pratique sculpturale comme une conversation, une danse – parfois une lutte – avec la matière, et affirme que la majeure partie de son travail sculptural ne se situe pas dans le registre du visuel, mais constitue une tentative d’approcher un sentiment ou une sensation corporelle, comme la difficulté de maintenir ensemble une pile de ballons de sport à l’aide d’une sangle à cliquet.
Ses vidéos et installations sont nourries par sa pratique sculpturale – et elle décrit ses installations vidéo plutôt comme des essais portant sur des thèmes plus précis ou distincts – par exemple, la violence du regard dans le projet Birdwatchers. La pratique sculpturale informe ces travaux plus essayistiques, et ce qu’elle apprend de l’échange immédiat avec les matériaux et les objets nourrit sa manière de concevoir l’espace dans les installations.
Le programme de résidence d’artistes est organisé en collaboration avec le Parc Naturel Régional de Lorraine et la commune de Lindre-Basse.
Après des études de biochimie et de philosophie à Berlin, Ella C Bernard est diplômée de la Städelschule de Francfort en 2022. Elle a présenté des expositions personnelles à la Garage Gallery à Prague (2024), à la Cité Internationale des Arts à Paris (2023) — où elle a également été artiste en résidence dans le cadre du programme de résidences du Sénat de Berlin — ainsi qu’à la Stadium Gallery et à Cave3000 à Berlin (2018), à la Rue de Pompe à Paris (2018) et à la Shore Gallery à Athènes (2017).
De 2024 à 2026, elle bénéficie du soutien du DAAD à Berlin et a obtenu plusieurs bourses de voyage. En 2024, elle a participé à des expositions collectives à Prague, Berlin, Romainville et au Bard College de New York, où elle poursuit actuellement un MFA en sculpture. En 2025, elle a pris part à des expositions collectives à Mexico (avec le collectif N/A/S/L), à Scherben à Berlin, à la galerie Marcelle Alix à Paris et à Glassbox Nord à Paris. En juin 2025, elle a présenté la première itération de Fragiles – Paris dans l’exposition collective La Flânerie à Au Passage, Paris.
Elle développe actuellement le deuxième épisode de Fragiles à Lima, en collaboration avec le Goethe-Institut, et prépare une exposition en duo à Scherben, Berlin, en novembre. Avant de rejoindre Lindre-Basse en octobre, elle présentera Fragiles — un portrait filmique, sculptural et sériel de lieux — à l’Index Foundation de Stockholm et montrera son travail au NKF Stockholm.
Bernard est également cofondatrice de la plateforme en ligne en cours de création Unqualifiedcomments.com, pensée comme un espace de discussion, d’échange et de résistance féministe, queer et antifasciste. Elle y propose notamment des réflexions sur la manière d’aborder des héritages mémoriels complexes tels que la Shoah (par ex. podcast : Promise No Promises, épisode 95), et y intervient en tant qu’organisatrice et éditrice.