Le travail photographique de cette jeune artiste est principalement axé sur la notion de paysage. Les espaces qu'elle photographie peuvent être aussi bien des espaces communs que des zones spécifiques : industrielles, d'exploitations ou encore des milieux naturels aménagés ou bruts. Ses images questionnent le statut de l'image dans les différents champs du genre photographique. Certaines images semblent ainsi faire référence au cinéma, mais c'est uniquement dans l'idée du repérage des lieux pour un tournage et l'évocation d'une fiction possible.

Les compositions photographiques de Magali Lefebvre semblent en effet livrer des ébauches de fiction, tant par un traitement très particulier de l'image que par les associations qu'elle articule. Les paysages de ses photographies semblent toujours être dans l'attente d'un événement, tout en évacuant la possibilité d'une narration. L'artiste s'imprègne véritablement des lieux qu'elle photographie. L'expérience du lieu est d'autant plus éprouvée durant l'exposition du film puisque celui-ci nécessite 20 à 30 minutes de pose. Certains aspects de la nature semblent alors déformés et transformés, la lumière perce le paysage dans sa neutralité, les coloris sont exacerbés - le ciel est violacé, l'herbe bleutée. Le paysage est déserté, statique et en quelque sorte absous du temps. L'aspect contemplatif que dégagent ses photographies induit une invitation aux rêveries, à l'imagination.