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L'échange et le partage d'idées nourrissent les oeuvres de Jonathan LOPPIN et Sophie DUBOSC. S'ils travaillent côte à côte, ils ne signent pourtant que très ponctuellement des pièces communes et développent à Lindre-Basse des recherches différentes. Sophie Dubosc distille le trouble dans l'ordonnancement apparent des choses. Si elle évoque la question de la subversion, elle suggère aussi que celle-ci peut redevenir une norme. La simplicité formelle de ses sculptures n'enlève rien à leur puissance évocatrice. Chaque proposition renvoie tant aux codes de la sculpture qu'à l'histoire ou à la politique. L'association de formes et de matériaux hétérogènes remet en jeu notre perception immédiate : tables d'écolier sagement alignées mais recouvertes d'une épaisseur de plâtre et dans laquelle une main rageuse aurait creusé un trou, bottes en caoutchouc remplies d'un liquide noir et épais... Les titres sont là pour ouvrir des portes supplémentaires : Arrêter le cours de l'Histoire, Étude de naufrage, Les Vierges Folles, Cher Guy (en référence à Guy Môquet).
Les matériaux choisis ancrent fortement les oeuvres dans le réel : plâtre, béton, thé, huile de vidange ou tables d'écolier possèdent une valeur d'usage, une familiarité qui les inscrit dans le monde. Tout est question de point de vue, avec une conscience aiguë que tout choix est duel et peut faire l'objet d'une récupération, que toute position choisie est fragile, en équilibre précaire.
La dualité présence / absence marque fortement les projets initiés par Jonathan Loppin au cours de sa résidence. Par ailleurs des structures d'enfermement, des modes de séparation tels que rideau, grille, surfaces opaques constituent un second fil rouge. Si le regard est occulté et le mouvement barré, l'Échappée reste possible, comme l'évoque le titre d'une de ses sculptures. Et si l'essentiel se dérobe à la vue comme à l'esprit, c'est pour mieux pointer les systèmes de cloisonnement des rapports sociaux et les modes de contrôles, omniprésents et pourtant invisibles. En réunion est un rideau plissé derrière une vitre. De temps en temps, une forme arrondie vient s'écraser contre la surface. Quelquechose se passe, sans être annoncé ni explicité. Cette présence fantomatique qui trouble un calme apparent suggère sans rien divulguer. Il s'agit là d'attirer notre attention, d'aiguiser nos sens devant les formes et les situations les plus anodines, de pointer le non-dit.
Sophie Dubosc
Née en 1974 à Paris, vit et travaille à Paris et Château-Thierry. Diplomée de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2002, elle a obtenu le Prix Altadis en 2006 et a résidé à la Cité Internationale des Arts de Paris.
Jonathan Loppin
Né en 1977 à Château-Thierry, vit et travaille à Paris et Château-Thierry. Diplomé de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003.