Espace Presse
Contactez-nous si vous souhaitez obtenir un accès presse
Mathieu Abonnenc s’intéresse plus particulièrement à l’histoire de la colonisation, aux identités qui se construisent ou se déconstruisent, au fil d’une histoire faite de conquêtes, d’expropriations, de transmissions conscientes ou inconscientes.
Lui-même né en Guyane française et y ayant grandi, il n’est pas insensible à une part de l’histoire coloniale passée sous silence, ou mise à l’écart dans l’inconscient collectif.
Ses dessins, photographies ou vidéos évoquent les vides laissés par l’histoire. Dans la série de dessins intitulés Paysages de traite (2004-2007), il évacue les personnages, esclaves et colons, présents dans les gravures originales qui illustraient la mission de Jules Crevaux, explorateur-colon du XIXème siècle.
Dans le cadre de la résidence à Lindre-Basse, Mathieu Abonnenc mène une recherche à partir de la figure du Blackface, forme de spectacle né vers 1830, dans lequel un homme blanc se peint le visage en noir et imite les danses et les attitudes noires. Dans cette imitation ambivalente où la raillerie n’est jamais loin, c’est la transmission de gestes et d’attitudes qui intéresse Mathieu Abonnenc.
Il nous propose en guise d’ouverture d’atelier une performance au cours de laquelle il évoquera l’évolution du Blackface. La présentation sera accompagnée d’extraits vidéos et sonores ; enfin la participation de Charlie Jeffery, artiste, danseur et chanteur hors pair, permettra de rendre tangibles certains points de l’exposé.
Extrait du texte de Mathieu Abonnenc écrit pour l’ouverture d’atelier :
En exposant l’évolution du blackface, je tenterai aussi de définir le contexte d’origine de ces signes, de ces gestes, du langage à la danse en passant par la musique, et de déterminer leur importance pour les peuples nés du flux et du reflux de l’Atlantique Noir. Figures de lutte, stratégies de survie, ou manière de repeupler un lieu inconnu avec des rites dédiés aux Dieux Nouveaux, toutes ces formes nous parlent de la résistance à la réification des corps par l’invention de formes inédites. Elles nous parlent aussi de la nature des échanges et des négociations ayant fait que la Modernité, telle qu’elle était pensée par les grands centres occidentaux, se retrouva plus ou moins rapidement débordée par ses propres principes. Il s’agira de tenter une observation de cette dernière non pas depuis ses marges, mais depuis ses traductions.
De Daddy Rice à Madonna, de Bad brains à Saul Williams, de Sun Ra à Drexciya, tous ces gestes nous aident en effet à penser des utilisations de la culture et de l’identité comme autant de manières, toujours renouvelées, d’inventer le monde.
Mathieu Kleyebe Abonnenc est né en 1977 à Paris (Guyane Française). Il est diplômé des Beaux-arts de Marseille en 2002 et du post-diplôme des Beaux-arts de Paris (La Seine) en 2008.
Mathieu Kleyebe Abonnenc vit et travaille à Paris.
EXPOSITION PERSONNELLES
2008
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2009
2008