Les sculptures de Pierre Labat s’inscrivent au premier abord dans la lignée des minimalistes.

Epurées, jouant avec le vide et le retrait, elles se distinguent pourtant de cette fi liation formelle en ce qu’elles impliquent le spectateur et sont incomplètes sans la présence de celui-ci. Dans le cadre de sa résidence à Lindre-Basse, Pierre Labat propose de concevoir un module qui peut être disposé en divers endroits du territoire. Cette sculpture suggère alors un mode d’observation différent du contexte dans lequel elle est disposée.

La sculpture en question s’apparente à une plateforme, sur laquelle le spectateur peut monter. Loin de l’image romantique de l’artiste surplombant les grands horizons et découvrant des points de vue hors du commun, le module propose a contrario la plus petite élévation possible au-dessus du sol. Il accompagne le regard plus qu’il ne l’oriente et n’impose un point de vue.

Pierre Labat décrit ainsi le dispositif : « Le spectateur est invité à monter sur une sculpture et à l’expérimenter. Après l’avoir regardé, il monte dessus ; d’objet à regarder elle devient objet pour regarder et c’est ce déplacement du mode d’observation qui est aussi au coeur du projet. »