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A l’issue de sa résidence à Lindre-Basse, Tony Regazzoni présente sa dernière série d’éclipses, motif qu’il a déjà investi dans plusieurs oeuvres récentes. Dans ce principe de nuit artificielle, ce qui l’intéresse c’est précisément le faux semblant, le paradoxe, mais aussi l’étrangeté du phénomène qui se prête à tous les fantasmes, tout aussi bien ceux des millénaristes en mal de fin du monde, que ceux des scientifiques les plus avertis.
L’éclipse c’est aussi un passage, de l’ombre à la lumière, du jour à la nuit, et retour, mais un retour dont on reviendrait légèrement changé, car tous les rites de passage induisent un processus de transformation, des corps ou des esprits.
L’artiste se penche sur un lieu en particulier, à savoir le night-club, qui le fascine pour tout ce qu’il condense d’artifices, d’arrêt du temps objectif, de subversion des codes établis, de réinvention ou d’oubli de soi, et surtout, nuit artificielle par excellence, éclipse totale donc…
Comme dans le black out qui voit soudain les lumières de la ville stopper net, l’éclipse est une pause, un moment d’arrêt susceptible de faire dérailler les machines et d’introduire du désordre dans le calme des apparences.
Dans la première série qu’il a réalisée en 2011, Tony Regazzoni utilise une technique qui l’amène à brûler le bois constitutif de ses tableaux. Ce sont les surfaces brûlées qui dessinent le motif laissant en réserve la représentation des parties lumineuses. Dessiner en brûlant, c’est finalement donner corps à une énergie brute, celle de la chaleur qui calcine le bois, celle du soleil qui brûle les rétines, ou peut-être encore celle des corps qui dansent jusqu’à en perdre haleine.
Pendant sa résidence, il initie une nouvelle série en expérimentant d’autres matériaux, qui à la nuit tombée, prennent tout leur sens…
Ainsi, une fois n’est pas coutume, l’ouverture d’atelier n’a pas lieu à l’atelier de Lindre-Basse mais à Delme, dans les nouveaux espaces d’accueil du centre d’art, dont la fantasmagorie intrinsèque permettra d’apprécier à sa juste valeur le travail réalisé par Tony Regazzoni.
Tony Regazzoni est né en 1982. Il vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École Cantonale d’Art de Lausanne en 2006 et de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon en 2005.
Il a présenté son travail dans le cadre de la Nuit Blanche-Metz le 5 octobre dernier. Récemment, son travail a été montré dans le cadre des expositions horsles- murs du Parc Saint-Léger (Palais Ducal de Nevers), par la galerie ACDC à Bordeaux, au Jardin des Tuileries, dans le cadre du programme Cinéphémère de la Fiac en 2011, au centre d’art Le Crédac d’Ivry-sur-Seine ou encore à La Box à Bourges. Il a été accueilli en résidence début 2012 aux Verrières de Pont-Aven.