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Dans le cadre de sa résidence, Ann Guillaume a catalysé les énergies de différents corps de métier, aux compétences variées et néanmoins complémentaires, pour réaliser un étrange objet. Cet hybride fait de verre, de cuivre et de caoutchouc tressés est le résultat d’une savante combinatoire entre un geste manuel artisanal, support de savoirs millénaires, et une technologie numérique, translation mécanique dans le réel d’un dessin conçu par ordinateur…
C’est bien ce floutage des temps, des techniques et des savoir-faire qu’Ann Guillaume met en scène dans cette forme mutante qui aurait traversé les âges en tous sens. Entre arts savants et traditions populaires, archaïsme et futurisme, l’objet manifeste se révèle ambigu. Il échappe à toute interprétation ferme et définitive, et se prête davantage aux spéculations les plus folles. L’ouverture d’atelier est l’occasion pour Ann Guillaume de soumettre à l’interprétation de chaque visiteur la nature de cette curiosité, qui pourrait être tout à la fois une oeuvre d’art, un outil ou un élément de décor…
En proposant à tous d’observer et de spéculer sur le sens d’un artefact, Ann Guillaume nous incite à mettre en mouvement notre imaginaire, manière de dire que ses objets, dans leur matérialité et leur séduction formelle, restent le vecteur d’une pensée intuitive, profondément subjective, et libre. L’objet qu’elle présente à Lindre-Basse, à la fois fossile et prospectif, préhistorique et extraterrestre, étire la perception du temps et de l’espace. Il nous permet in fine de revoir notre conception de l’Histoire, en suivant une trajectoire non linéaire, faite de fragments épars et enfouis, qu’il nous faudrait en permanence exhumer et recomposer.
Ann Guillaume est née en 1980 à Metz. Elle vit et travaille à Paris.
Fille d’archéologues, elle développe une pratique plastique tournée vers ce métier et tous les métiers qui écrivent l’Histoire. Elle travaille le plus souvent in situ, en collaboration avec des historiens ou des archéologues, afin d’interroger notre regard sur l’objet, sur la mémoire des choses et leurs survivances.
Son travail emprunte à la science et à l’art leurs capacités à inventer, à interpréter, reposant la question de l’objectivité, de la subjectivité et de l’intentionnalité de la création.
Elle a exposé récemment à la Galerie Octave Cowbell à Metz (2010), à la Vitrine à Paris (2011) ou encore à la Tôlerie à Clermont Ferrand (2012).
Elle organise depuis deux ans rencontres et discussions entre archéologues, artistes, historiens de l’art et philosophes, et elle conçoit des expositions dans lesquelles elle invite des archéologues à donner leur interprétation des oeuvres exposées, proposant différentes définitions d’un même objet, selon le point de vue de chaque discipline.
En 2013, elle intègre un programme de recherche à l’ENSCI – École Nationale Supérieure de Création Industrielle de Paris. Elle est également en résidence à La Box à Bourges, à la Caza d’Oro au Mas d’Azil (Ariège) ; elle participe à plusieurs projets collectifs : Glassbox à Paris, 40m3 à Rennes et Parc du haut-fourneau U4, à Uckange.
Ses pièces et recherches sont réunies dans un laboratoire intitulé Never Ending Object (www.never-endingobject.com).