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OUVERTURE D'ATELIER LE MERCREDI 27 MAI A 18 H 30
Ronan Le Creurer pratique la sculpture comme un science de l’assemblage : les mécaniques secrètes qui président à l’élaboration de ses œuvres témoignent de cet art du collage et du montage où les affinités électives entre images, objets, récits, gestes et techniques distillent un trouble latent.
Ce principe de bascule permanent dans son travail, qui provient souvent de hasards productifs, plus ou moins provoqués, se retrouve dans plusieurs œuvres.
Perpetaneus (2010) se présente comme une sculpture hyperréaliste taillée dans un bloc de pierre de taille et figurant un vulgaire parpaing. Ronan le Creurer utilise ici des techniques de sculpture académiques qu’il déplace dans la figuration d’un module de construction contemporain. De la même manière, ses Paysages élémentaires (2014) consistent en des montages de paysages tels qu’ils apparaissent sur divers billets de banques. Simulacres d’une précision redoutable, ils n’ont d’existence que dans la cohabitation de fragments préexistants. Cette circulation de formes dans le temps et l’espace, ces survivances, il les observe et les réinvestit en créant de nouveaux passages entre images et objets (Brisants, 2014).
A Lindre-Basse, Ronan Le Creurer développe une recherche entamée précédemment autour de la figure de Robinson Crusoé. Le contexte du Parc Naturel Régional de Lorraine, avec son étang, son isolement naturel, fait écho à cette figure littéraire autour de laquelle l’artiste compile depuis plusieurs années une importante documentation. Partant de Robinson, il s’intéresse au mode de l’évasion et en particulier aux véhicules fictionnels qui jalonnent la littérature, le cinéma, et l’histoire même des sciences, faite d’inventions plus ou moins poétiques et de ratages formidables.
S’appuyant sur des documents tirés de gravures antiques ou de descriptions littéraires, Ronan Le Creurer s’attache alors à retrouver les modes de fabrication de deux objets en particulier : d’une part un véhicule spatial tiré par des oies, destiné à l’exploration lunaire (Man in the Moone, Francis Godwin, 1638) ; et d’autre part un radeau animalier constitué de peaux de bovins tannées et gonflées, faisant office de bouées. Fort de cet imaginaire à la fois fantasmé et historique, Ronan Le Creurer retrace les gestes, les techniques et les formes qui lui permettront de reconstituer les véhicules en question. Au cours de cette quête complexe, faite de détours et de courts-circuits, l’artiste déploie une collection d’images qui se propage sur le mur de l’atelier, tel un atlas sans fin où se dessine en creux une histoire parallèle de l’évasion.
Marie Cozette
Ronan Le Creurer est né en 1988, il vit et travaille entre Paris et la Vendée.
Il est diplômé des beaux arts d’Angers en 2012. En 2013-2014, il prend part au programme Robinson de la Coopérative de Recherche des beaux-arts de Clermont Métropole. Il exposera son travail en juin à l'espace Indice 50 à Paris.
Plus d'informations sur : ronanlecreurer.com