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Angélique Heidler

Du Jeudi 1 Juin au Jeudi 31 Août 2023


La pratique picturale d’Angélique Heidler se développe depuis quelques années en suivant la voie d’une peinture décomplexée, puisant dans des références populaires convoquant énergie juvénile, capitalisme tardif, sexisme et atmosphère surannée. Ses tableaux s’exhibent tels des collages anarchiques bien que respectant toujours une trame, une ambiance ou un souvenir précis. Ils figurent des conflits internes entre peinture, images et objets en trois dimensions. La peinture s’y répand de manière chaotique sur une pléthore d’éléments  de toutes origines tels que des images collées, des impressions (sérigraphies, sublimation…), du plastique, des fleurs séchées, des petits objets de décoration ou des bijoux bon marché… qui à la fois, composent et perturbent l’organisation picturale. Concomitamment, une certaine douceur et une générosité opèrent par les formes, les matières et les couleurs, rééquilibrant cette impression de chaos avec des doses de tendresse et de fragilité.

 
D’une spontanéité notable, le travail d’Angélique Heidler assume une position délibérément floue entre art brut et peinture critique, où il est question de peindre et de coller, d’ajouter des éléments disruptifs, souvent kitsch, que l’artiste sélectionne avec une certaine affection. Des éléments biographiques apparaissent ça et là (l’immeuble de son atelier, des photos d’enfance…) tel un journal intime mais silencieux, l’artiste ne cherchant pas nécessairement à placer les détails de sa vie au cœur du travail. L’ensemble de codes et de signes se déployant dans ses créations en font plutôt des zones de partages de sensations et d’affects.
 
L’œil parcourant ses œuvres s’arrête régulièrement sur des images/clichés de la féminité. La jolie jeune femme, sexualisée et désirable est légion dans ses tableaux et témoigne à la fois d’une fascination de l’artiste pour la diffusion ad nauseam de ce modèle féminin et son imagerie entêtante, mais aussi d’une réaction logique à la réification du corps féminin, s’extériorisant par sa présence fragmentaire dont des bouches pulpeuses fardées sans visage, des torses et des poitrines isolées, etc. À cela s’ajoute l’univers du shopping, le lèche-vitrine et la consommation superficielle grâce à une imagerie d’extérieurs et d’intérieurs de centres commerciaux aguicheurs, et de nombreux accessoires tels que des petits nœuds, des perles et autres éléments d’embellissement corporel. Mais c’est avec dérision et un certain détachement qu’elle entend traiter la question des clichés féminins dans notre société dominée par l’influence des médias et du luxe. C’est davantage en se moquant du monde, et en lui jetant ses compositions désinhibées et désinvoltes à la figure, que l’artiste souhaite rembarrer l’oppression et la violence d’une organisation sociale délétère.
 
À l’occasion de sa résidence à Lindre-Basse, Angélique Heidler prolonge ses expérimentations dans de nouvelles compositions picturales et s’aventure hors du cadre pour aboutir à des collages en relief, sorte de méplats faits d’objets chinés sur le territoire de la résidence, plus ou moins vernaculaires, allant de la scie paysanne au dressing Barbie, de crucifix trouvés en lot aux miroirs bon marché venant des supermarchés locaux. L’artiste poursuit ainsi ses recherches dans l’art du collage qui, amalgamant des réalités diverses, produisent une sorte d’autoportrait d’humeur, en quête d’un équilibre entre une certaine joie de vivre et la violence imposée du quotidien.

 

 

Le programme de résidence d’artistes est organisé en collaboration avec le Parc Naturel Régional de Lorraine et la commune de Lindre-Basse.

  

Angélique Heidler est une peintre française née en 1992, elle vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de Slade School of Fine Arts à Londres. Sa pratique instinctive de la peinture se construit conjointement à des techniques de collage, de couture et d’impression diverses d’images, en lien avec les dualités paradoxales intégrées aux représentations de la société de consommation. Elle se sert en références esthétiques dans l’horizon sans fin des médias et du marketing, le plus souvent pour évoquer la construction nuancée du genre et de l’individu. Son travail a été exposé en France et à l’international, lors d’expositions personnelles et collectives (sélection) : Target Group Show, Braunsfelder, Cologne, 2023; May My Fiction Rule, Tilling, Montréal, 2022; In den Besten Jahren, Little, Bern, 2022; Love Letters .CHF, Stadtgalerie, Bern, 2021; Piselli, Bad Water, Knoxville, 2021; Haus Wien, Ginny on Fred- erick, Vienna, 2021; Masterless Eye, Yudik One, Brescia, 2021; Your Friends and Neighbors, Hight Art, Paris, 2020; Softview/Privatissime, Neuer Essener Kunstverein, Essen, 2020; Stay Safe, Shivers Only, Chantemanche, 2020; This Tragedy, Fonda, Leipzig, 2020; BAITBALL (01), Palazzo San Guiseppe, Polignano A Mare, 2020; solo presen- tation, Shivers Only, Material Art Fair, Mexico City, 2020; Heidler Mailaender, Galerie Derouillon, Paris, 2019; On ne sait plus quoi penser du serpent qui a peur, Galerie l’Inlassable, Paris, 2019; Outside Our, Villa Emerige, Paris, 2018; The Unlimited Dream Company, Hannah Barry Gallery, London, 2017; The Dark Ages, Supplement Gallery, London, 2017. Elle a été résidente dans les structures suivantes: Stadtgalerie Bern, (CH, 2021), Plop (UK, 2019), LaWayaka Current (PA, 2016), Villa Lena (IT, 2016). Elle a été sélectionnée pour la 5ème édition du prix Révélations Emerige (2017, FR).