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[ PROJET DE RESTAURATION ]

Une étude financée par le Ministère de la Culture - DRAC Grand Est a débuté en novembre 2019, par le cabinet d’architectes artificial architecture en vue de la restauration de la Gue(ho)st House

 

a Guest + a Host = a Ghost 


 

GENESE DU PROJET

Deux lignes de force déterminent l’objet de la commande passée aux artistes Christophe Berdaguer et Marie Péjus : d’une part le réaménagement des abords du centre d’art contemporain, d’autre part la façon de mieux signaler celui-ci pour les passants et les automobilistes, depuis la route départementale qui traverse Delme.

Les prémisses de la réflexion remontent à septembre 2005. C’est dire si le projet inauguré en 2012 est le fruit d’un long processus, qui a mis en jeu des partenaires et des interlocuteurs multiples.

Le périmètre de la commande, qui englobe les espaces situés entre l’hôtel de ville (anciennement tribunal et collège), la synagogue et la route départementale à l’avant, puis une petite maison (anciennement prison, école, boutique et chambre funéraire), un terrain de tennis et le gymnase du collège à l’arrière, a impliqué non seulement un centre d’art mais surtout une commune, désignée dès le départ comme maître d’ouvrage.

Un des enjeux du projet passe par la transformation des usages d’un espace public qui constitue, dans ce cas précis, le cœur de la vie culturelle, associative, sportive et administrative de Delme. La présence pendant de nombreuses années d’une chambre funéraire, sise dans la petite maison à l’arrière de la synagogue et de l’hôtel de ville, impliquait de tous la retenue que l’on imagine… La nouvelle affectation des lieux a permis d’envisager sa requalification, à travers une proposition artistique ambitieuse, permettant de transformer le regard sur les lieux sans pour autant faire table rase du passé.

Par ailleurs, pour le centre d’art, cette commande répond à des besoins concrets, liés à ses missions d’accueil des publics, de médiation et d’accompagnement. Dans les faits, cela veut dire pouvoir accueillir des groupes, loger les artistes pendant les temps de montage, offrir aux visiteurs un espace de documentation qui leur permette d’aller plus loin dans leur découverte de l’art contemporain et de l’exposition.

Depuis bientôt 20 ans, le centre d’art développe ses actions en lien avec le territoire dans lequel il s’inscrit. Ainsi en 2002, il adjoint aux expositions à Delme un programme de résidence d’artistes à Lindre-Basse, en partenariat avec le Parc naturel régional de Lorraine. En 2003, c’est un poste de chargé des publics pérenne qui est créé. Les missions sont nombreuses, et le défi qu’elles ont souvent représenté a toujours été relevé avec passion. Petit à petit, ce sont divers outils de médiation qui ont été conçus pour accompagner au mieux les visiteurs : ateliers de création artistique, dossiers pédagogiques pour l’Education Nationale, discussions publiques avec les artistes, goûters art et philo…

Si la mission d’accompagnement des publics est d’autant plus cruciale sur un territoire où l’offre culturelle est moins dense que dans les centres urbains, la synagogue de Delme ne bénéficiait pourtant d’aucun espace de médiation à proprement parler.

Le bâtiment est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1984 et l’architecture en tant que telle est protégée. À l’intérieur, l’unité architecturale se prête à des œuvres qui investissent tout l’espace, et celui-ci est entièrement dévolu aux expositions.

Alors comment permettre aux visiteurs de prolonger leur visite ? Quel espace leur proposer pour se documenter sur les artistes, sur la création contemporaine en général ? Comment organiser avec un minimum de confort l’accueil des scolaires et des groupes, toutes générations et tous horizons confondus ? Comment développer les ateliers de pratiques artistiques avec les plus jeunes ? Comment enfin repenser les circulations entre la synagogue, l’hôtel de ville et l’ancienne chambre funéraire, tout en permettant de porter un nouveau regard, de prendre en charge la mémoire des lieux pour construire l’avenir ?

C’est dans ce contexte que le ministère de la Culture et de la Communication a été sollicité pour une commande publique, et ce sont toutes ces questions qui ont alimenté la réflexion des artistes. Ceux-ci, aussi bien à l’écoute des besoins pratiques que de l’histoire des lieux ont proposé une œuvre remarquable, intitulée Gue(ho)st House, dont la conception et la réalisation ont été pensées en étroite collaboration avec l’atelier c.H-D art production. 

 

Christophe Berdaguer et Marie Péjus


 

Le duo travaille à quatre mains depuis une quinzaine d’années. Passionnés par les utopies architecturales qui ont jalonné le XXe siècle, tels des fantômes de l’Histoire, ils appréhendent l’architecture et la ville comme des projections du corps, de la psyché ou de toute organisation sociale. Ils convoquent diverses disciplines dans leurs oeuvres : biologie, psychanalyse, neurologie, sociologie…Pour Berdaguer & Péjus, une maison est autant une somme d’affects, de perceptions et de souvenirs qu’une construction purement mécanique. C’est pourquoi à Delme ils travaillent tout naturellement avec la mémoire des lieux.

Nés respectivement en 1968 et 1969, ils vivent et travaillent à Paris et Marseille. Pensionnaires de la prestigieuse Villa Médicis et lauréats du prix 
de la Fondation Ricard en 2007, leur travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et en Europe depuis vingt ans. En 2003, ils participent à l’exposition Unheimlich au centre d’art contemporain - la synagogue de Delme.

En 2012, ils bénéficient d’une vaste exposition personnelle à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne, et présentent leur travail au musée du Quai Branly dans le cadre de l’exposition Les Maîtres du Désordre.

 

Chronologie


 

1881-1882 : sous domination allemande, construction du tribunal (aujourd’hui Hôtel de Ville) et de la prison à l’arrière.

1918 : après le retour des Français, la prison n’a jamais été véritablement utilisée.

1945-1950 : après la Seconde Guerre Mondiale, un tailleur s’installe dans le bâtiment de la prison.

1960 : le tribunal ferme ses portes et se déplace à Château Salins.

1961 : la commune de Delme rachète l’ancien tribunal cantonal et ses dépendances.

1962-1973 : le collège ouvre une classe dans la salle d’audience de l’ancien tribunal ainsi qu’une classe mobile dans le bâtiment de l’ancienne prison.

1973 : construction du nouveau collège intercommunal à Delme.

1991 : création d’une chambre funéraire à Delme qui s’installe dans l’ancienne prison.

Septembre 2005 : première réunion à la Mairie de Delme pour étudier de faisabilité d’un projet de requalification des abords de la synagogue et de redéfinition des espaces de circulation extérieure.

Décembre 2005 : la commune est désignée comme maître d’ouvrage.

2006 : définition du cahier des charges de la commande publique.

2009 : rendu de l’étude par las artistes Berdaguer et Péjus.

2010 : validation de l’étude des artistes Berdaguer & Péjus, par la commission nationale de la commande publique. La société qui gère la chambre funéraire se déplace dans de nouveaux locaux. La maison à l’arrière de l’hôtel de ville est laissée vacante.

Septembre 2011 : démarrage du chantier

Septembre – décembre 2011 : réhabilitation intérieure

Mars – septembre 2012 : aménagements extérieurs

22 septembre 2012 : inauguration par Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture. 

 

Technique et mise en oeuvre


 

La maison est entièrement recouverte de polystyrène. Les différents éléments ont été usinés en atelier, en différents blocs de 1m3, et à partir de fichiers numériques. Une cinquantaine de blocs ont été rivetés et collés sur les murs et le toit de la maison.

Après une étape de polissage, le polystyrène est recouvert d’une double couche de résine projetée. Elle constitue une peau solide et étanche sur l’ensemble du bâtiment.

La résine, qui est naturellement de couleur jaune, est peinte en blanc.

La couverture polystyrène et résine offre au bâtiment une isolation d’excellente qualité.

Le banc qui se trouve sur la dalle de béton a été initialement sculpté dans un bloc de polystyrène ; une armature en acier vient le renforcer. L’ensemble est recouvert de résine et peinture.

Le réaménagement des abords ne serait pas complet sans la création d’un nouveau jardin composé d’arbres et de fleurs destinés à rendre cet espace plus convivial et homogène.

Pour finir, à l’avant de la synagogue, les grilles et le portail qui séparaient le bâtiment de la rue ont été retirés. Une nouvelle enseigne lumineuse si­gnale le centre d’art de jour comme de nuit. Enfin, un parcours lumineux permet de relier la rue à l’espace à l’arrière de la synagogue.

Quelques chiffres
2,4 tonnes de résine projetée
100 m3 de polystyrène expansé, densité 30 kg/m3
360 kg de peinture
16 personnes : équipe c.H-D (1 chef de projet, 1 coordinateur, 8 opérateurs qualifiés, 6 stagiaires)

 

Une commande publique


 

Gue(ho)st House a été réalisée selon le dispositif de la commande publique du ministère de la Culture et de la Communication (Direction générale de la création artistique / Direction régionale des affaires culturelles de Lorraine), avec le soutien de la commune de Delme, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Départemental de la Moselle et du Fonds européen agricole pour le développement rural FEADER. 

La commande publique est la manifestation de la volonté de l’État, ministère de la Culture et de la Communication - Direction générale de la création artistique, d’accompagner des partenaires multiples (collectivités territoriales, établissements publics ou partenaires privés), dans l’enrichissement du patrimoine national et du cadre de vie, par la présence d’œuvres d’art en dehors des seules institutions spécialisées dans le domaine de l’art contemporain.

Elle vise aussi à mettre à la disposition des artistes un outil leur permettant de réaliser des projets dont l’ampleur, les enjeux ou la dimension nécessitent des moyens inhabituels.

La commande publique désigne donc à la fois un objet - l’art qui, en sortant de ses espaces réservés, va à la recherche de la population dans ses lieux de vie, dans l’espace public - et une procédure marquée par différentes étapes, de l’initiative du commanditaire jusqu’à la réalisation de l’œuvre par l’artiste et sa réception par le public.

Ce dispositif volontaire, ambitieux, a donné un nouveau souffle à l’art public. Présent dans des lieux très divers, de l’espace urbain au monde rural, des monuments historiques aux jardins, des sites touristiques au nouvel espace qu’est l’internet, l’art contemporain dans l’espace public met en jeu une extraordinaire variété d’expressions plastiques parmi lesquelles la sculpture, le design, les métiers d’art, les nouveaux médias, la photographie, le graphisme, l’aménagement paysager ou les interventions par la lumière.

Les aspirations de commande publique ont, elles aussi, profondément évolué. La notion d’usage ou de fonctionnalité de l’œuvre n’est plus récusée. L’intervention peut parfois avoir un caractère éphémère (intervention sur des décors ou un événement), donnant l’occasion d’une perception nouvelle et marquante de l’espace.

Ce soutien à la création du ministère de la Culture et de la Communication - répond aux enjeux de l’élargissement des publics de l’art contemporain et de l’encouragement des artistes à créer des œuvres inédites et exceptionnelles.

 

CREDITS



Gue(ho)st House est une commande publique de la ville de Delme ayant bénéficié du soutien du ministère de la Culture et de la Communication (Direction générale de la création artistique / Direction régionale des affaires culturelles de Lorraine), ainsi que du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Départemental de la Moselle et du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER).

Commanditaire :
Commune de Delme
Partenaires : 
Ministère de la Culture et de la Communication
Direction régionale des affaires culturelles de Lorraine
Direction Générale de la Création Artistique
Conseil Régional de Lorraine
Conseil Départemental de la Moselle
Union Européenne (Programmes FEADER et LEADER)

Assistance à maîtrise d'oeuvre : 
c.H-D art production
Christian Hubert-Delisle et Bénédicte Baqué
Assistés de : Emmanuel Adelmant, Francis Derussy, Soo Fuhrmann, Yann Leccia, Nicolas Pene, Walter Vecchio, Samuel Vene
Stagiaires : Flavien Paget (École des Beaux Arts de Lyon), Arthur Debert, Hadrien Deveaux, Sung Yee Jung (École des Beaux Arts de Metz ), Julien Borrel, Maxime Boutin, Edouard Lecuyer (École des Beaux Arts de Montpellier), Shan Gao, Fleur Pierson (École des Beaux Arts de Nancy), Camille Sidaner (Université Sciences Économiques et Sociales, Montpellier) 

Réhabilitation du bâtiment :
Cabinet aBC architecture, Nancy, 
Joseph Bonsignore

Entreprises : 
Cap Lor, Carré, Chauvet, Lescure, Metzger, PMP, Pierret System, Tecmolde, Peinturama, CCE, Théodore

Remerciements : 
Didier Bernat et le Lycée agricole de Courcelles-Chaussy (pour la création paysagère), Christelle Chalumeaux, Claudine Dalmasso, Christian Debize, Christiane Dumont, Sébastien Faucon, Nathalie Filser, Marie-Pierre Gama, Nathalie Griesbeck, Hélène Guenin, Francis Guermann, Rémy Hamant et la commune de Lindre-Basse, Béatrice Josse, Christelle Kiffer, Laurent Lebon, Philippe Leroy, Katia Mourer, Émilie Rouyer, Patrick Weber, Jean-François Velferinger, les membres du Conseil d’Administration du centre d’art, les membres du Conseil Municipal de Delme et les Adjoints au Maire, les employés municipaux de Delme, ainsi que toutes les personnes qui ont encouragé de près ou de loin ce projet.