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L’atelier de Lindre-Basse accueille de septembre à décembre l’artiste OPJ Cyganek. Pour marquer la fin de sa résidence, l’artiste propose une performance publique, qui a lieu hors les murs au centre d’art Faux Mouvement à Metz.
OPJ Cyganek pour Olivier Pierre Jozef Cyganek… Un nom et de multiples prénoms, comme les multiples facettes d’une seule et même personne dont l’identité se voudrait d’entrée de jeu équivoque. OPJ Cyganek porte une grande attention à la manière de se présenter aux autres, il en fait même une des questions centrales de sa pratique de performeur. Selon quelles conventions, quelles interactions se présente-t-on devant un public, et plus largement, dans la vie quotidienne, quelles règles régissent la rencontre entre deux ou plusieurs personnes ?
Dans ses actions, OPJ Cyganek se met en scène dans des situations à la fois burlesques et tragi-comiques, violentes et dérisoires, où la tension entre le pouvoir d’un corps performant, tendu vers le surpassement de soi, s’oppose à la chute, au dérapage ou à la collision. Dans une performance de 2010 intitulée Tir au Flan, il se fait littéralement tirer dessus avec de vulgaires flans. L’héroïsme tout relatif de la situation résonne comme un contre-point décalé à la notion de « performance », injonction permanente à la réussite, au bon résultat, à la productivité. Dans une autre série, conçue avec l’artiste Julie Poulain, une planche se brise sous le poids des deux performers, qui attendent imperturbablement le moment de rupture ; ailleurs, des tabourets sont démontés vis par vis par les artistes, alors qu’ils s’en servent eux-mêmes comme assise…
Qu’elle soit sportive, scolaire ou sexuelle, la notion de performance régit une part importante de la vie sociale, et au-delà donne lieu à une véritable économie de la réussite, qu’OPJ Cyganek ne cesse de mettre en perspective. Ainsi, l’oeuvre intitulée Priez (2012) est un détournement de l’identité visuelle d’un célèbre laboratoire pharmaceutique. Avant-postes d’une industrie florissante, les laboratoires croissent au rythme de la maladie, de l’angoisse et des peurs morbides.
Dans le cadre de sa résidence à Lindre-Basse, OPJ Cyganek a souhaité mettre à l’épreuve la solitude induite par le déracinement momentané de son lieu de vie et de travail. Il utilise cette contradiction entre l’isolement d’une part et la volonté de travailler sur la notion de rencontre d’autre part, comme le moteur même de la résidence. Comment être seul et avec les autres ? Comment allier parole individuelle et collective ?
Inspiré par le format des groupes de parole, régis par des codes très précis en matière de présentation de soi, OPJ Cyganek nous plonge dans cet univers singulier à travers une nouvelle série de performances. Le tabouret, à la fois accessoire et module sculptural y jouera un rôle central, comme on le verra lors de l’événement marquant la fin de sa résidence, et accueilli par le centre d’art Faux Mouvement à Metz.
Marie Cozette
En partenariat avec le centre d'art Faux Mouvement à Metz.
OPJ Cyganek est né en 1987, il vit et travaille à Paris.
Il est diplômé de l’école nationale supérieure d’art de Paris-Cergy où il a rencontré Julie Poulain avec qui il collabore depuis 2011. Il est le rédacteur d’un fanzine sur la performance intitulé Agent Double dont le premier numéro vient d’être lancé au 116 à Montreuil. Prochainement il participera à un Week-end carte blanche de l’artiste Sylvie Blocher au Mudam Luxembourg.
Plus d’information sur : http://cargocollective.com/opj