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La recherche de la beauté n'est jamais étrangère aux expositions de Marc-Camille Chaimowicz, qui se présentent comme des mises en situations temporaires d'éléments aux statuts multiples, théâtralisés sur un fond de motifs ornementaux. Photographies, peintures, vidéos, meubles et objets reviennent d'une exposition à l'autre pour se jouer dans des sortes de scènes d'intérieurs, où des présences - fleurs coupées, mouvement d'un pendule, oiseaux - déséquilibrent la stabilité de ces décors, pour créer une forme d'illusion de vie. L'instabilité est un motif récurrent de cette œuvre complexe : des éléments mobiliers semblent figés dans leurs chutes ; les papiers peints se livrent comme à travers le souvenir de leurs motifs un peu fanés. Il y a de nombreuses ambiguïtés dans cette oeuvre : celle, assez commune, d'une distinction qui n'a jamais été clairement établie, entre arts et arts appliqués. Marc-Camille Chaimowicz développe fréquemment ses projets en collaboration avec les artisans et leurs savoir-faire (parfois en voie de disparition), et avec un intérêt pour les répertoires de motifs propres à ces domaines, intérêt qui est tout aussi marqué pour l'histoire de l'art. Marqueterie, tapisserie, tissus, papiers peints, verre ou céramique sont autant de techniques et de matières que l'on retrouve dans l'univers de Chaimowicz. Les œuvres en résultant sont des hybrides qui portent à la fois l'histoire de leurs champs propres, et une absence de conformité à leurs canons.
L'ambiguïté est aussi celle des genres. Les premières oeuvres de l'artiste dans les années 70 avaient marqué par la radicalité de la rupture qu'elles portaient d'avec les attitudes et formes dominantes de l'époque, imprégnées par l'autorité des mouvements pop et minimaliste. La première performance de Chaimowicz - totalement improvisée, comme toute activité quotidienne, note Stuart Morgan - consistait à être assis dans une pièce où il recevait les visiteurs, leur offrait le thé et bavardait avec eux *, inscrivant d'emblée cette oeuvre dans un registre plus féminin, registre où se situent aussi, traditionnellement, les arts appliqués.Ambiguïté enfin dans les mises en situations de ses pièces et du statut de la présence de l'artiste, qui sans cesse interprète lui-même sa propre production, la remet à (au ?) jour en la gardant à distance.
L'oeuvre de Marc Camille Chaimowicz connaît depuis deux ou trois ans, un regain d'intérêt de la part des jeunes générations d'artistes et de critiques. Son appartenance à la scène underground londonienne des années 70 et 80, ses liens avec une culture qui doit autant au glam-rock qu'à Jean Genêt, Jean Cocteau ou André Gide, les multiples temporalités qui habitent chacune de ses expositions, la présence délibérée des émotions et la liberté dont il fait preuve dans le choix de ses moyens, en sont quelques-unes des raisons possibles.
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* p.22, Stuart Morgan : Marc Camille Chaimowicz, un "camp-volant" ? in Marc Camille Chaimowicz, Peintures et objets, 1995, éd. Le Consortium Dijon, le Quartier, Quimper.
Né après-guerre à Paris.
1968–1970 The Slade School of Fine Art, London
1965–1968 Camberwell School of Art, London
1963–1965 Ealing School of Art, London
Vit et travaille à Dijon et Londres
EXPOSITIONS PERSONNELLES (SÉLECTION)
2007
2006
2005
2004
2003
EXPOSITIONS COLLECTIVES (SÉLECTION)
2007
2006
2005
2004
2002
2000