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Avec cette exposition personnelle de l’artiste Thu-Van Tran, la Fondation d’entreprise Hermès, à l’instar de l’action qu’elle mène en production dans ses espaces d’exposition (Bruxelles, Singapour, Séoul, Tokyo), poursuit son programme d’expositions temporaires à La Grande Place, musée du cristal Saint-Louis à Saint-Louis-lès-Bitche (Moselle).
Chaque année, la Fondation y propose deux expositions dédiées à la création contemporaine vue à travers le prisme des savoir-faire. Thématiques ou monographiques, elles sont imaginées en collaboration avec une institution culturelle lorraine, et la complicité de la cristallerie Saint-Louis, pour un cycle de trois événements consécutifs.
Après un premier et un deuxième cycles respectivement confiés au Centre Pompidou-Metz et au 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine (Metz), la Fondation confie le troisième cycle de cette programmation au centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, situé en Moselle. Pour ce nouveau cycle d’expositions intitulé « L’héritage des secrets», Marie Cozette, directrice de la synagogue de Delme, propose trois expositions personnelles successives, prenant en compte le contexte historique, architectural, mais aussi esthétique, technique et humain d’une manufacture à la mémoire pluriséculaire.
Comme le précise la commissaire de ces expositions, « les artistes invitées — le duo Hippolyte Hentgen, Thu-Van Tran, Dominique Ghesquière — se laissent traverser par l’univers singulier de la cristallerie pour produire des oeuvres qui lui font écho, en diffractant le sens, comme le cristal diffracte la lumière qui le traverse ».
« Pour l’exposition qu’elle conçoit à La Grande Place musée du cristal Saint-Louis, Thu-Van Tran initie une nouvelle série de sculptures en bois d’hévéa, dans lesquelles viennent se nicher des objets en cristal initialement destinés au pilon. Deux matériaux aux histoires singulières se retrouvent ainsi entremêlés. [...] En regard de ces sculptures exposées sous vitrine, l’artiste présente une série inédite de photogrammes. Inspirés par le rassemblement silencieux d’une communauté de femmes qu’elle a observé dans les rues de Hong-Kong, au cours d’un récent voyage en Asie, ceux-ci portent l’empreinte d’une puissance poétique et résistante. »
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« Née à Hô-Chi-Minh-Ville en 1979 et arrivée en France avec sa famille en 1981, Thu-Van Tran est marquée par deux horizons culturels et géographiques à la fois éloignés et liés par les soubresauts de l’Histoire. Tout en explorant les méandres de la mémoire intime et collective, l’artiste inscrit sa propre généalogie dans une perspective historique et symbolique élargie. À travers sculptures, photographies, films et installations, elle donne corps à cette poétique de la distance et du déplacement.
Pour l’exposition qu’elle conçoit à La Grande Place musée du cristal Saint-Louis, l’artiste initie une nouvelle série de sculptures en bois d’hévéa, dans lesquelles viennent se nicher des objets en cristal initialement destinés au pilon. Deux matériaux aux histoires singulières se retrouvent ainsi entremêlés. Importé dans les années 1920 en Indochine, l’hévéa est cultivé intensivement pour la production de caoutchouc. Pour pousser, le bourgeon doit envahir une plante-hôte, tout en se laissant transformer par son environnement. Cette contamination réciproque est au coeur du travail de Thu-Van Tran, chez qui les matériaux et les objets se tachent, coulent, pleurent et laissent parfois des traces.
De trace, il est aussi question dans les photogrammes que Thu-Van Tran produit pour l’exposition, en regard des sculptures en hévéa et cristal destinées à être présentées sous vitrines. L’empreinte des objets et des corps apposés sur le papier photosensible devient un mode de représentation à part entière ; un mode en creux, qui fait de l’absence la matrice d’autres récits possibles. Cette série de photogrammes est inspirée par le rassemblement silencieux d’une communauté de femmes que l’artiste a observé dans les rues de Hong-Kong au cours d’un récent voyage en Asie. Le dimanche, les domestiques passent la journée assises à même le sol de la passerelle qui relie le centre-ville au port, envahissant ce passage d’une présence massive et immobile. Leur force d’apparition et d’occupation dans l’espace public contredit leur fragilité sociale et économique. Loin de faire défaut à la société, elles la font tenir tout en se tenant ensemble. Ce sont ces écarts symboliques, sociaux, historiques ou techniques que Thu-Van Tran saisit ici pour en faire une puissance poétique et résistante. »
Marie Cozette
INFORMATIONS PRATIQUES
LA GRANDE PLACE, MUSÉE DU CRISTAL SAINT-LOUIS
Rue Coëtlosquet 57620 Saint-Louis-lès-Bitche
Exposition ouverte au public du 12 juillet 2018 au 7 janvier 2019
Tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi
Accès sans supplément au billet d’entrée du musée (tarifs : 6 €, 3 € ),
ou au billet combiné musée + Manufacture de Saint-Louis (tarifs : 17 €, 10 € )
Information : +33 3 87 06 40 04 ou lagrandeplace@saint-louis.com
Thu-Van Tran est née en 1979 à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam). Elle vit et travaille à Paris.
Ses expositions personnelles incluent Ladera Oeste (Guadalajara, Mexique), le n.b.k. Neuer Berliner Kunstverein (Berlin, Allemagne), le Macleay Museum de Sydney (Australie), le musée des Abattoirs (Toulouse, France), La maison rouge (Paris, France).
Son travail a été montré au Moderna Museet (Stockholm, Suède), au Art Sonje Center (Séoul, Corée du Sud), à la Fondation Vehbi Koc (Istanbul, Turquie), à la Renée Block Edition (Berlin), mais aussi au Plateau-Frac Île-de-France (Paris) et au Crédac (Ivry-sur-Seine, France), où elle prépare une exposition personnelle pour le printemps 2019.
Elle est nommée pour le Prix Marcel Duchamp 2018 et présentera donc son travail au Centre Pompidou la même année. Elle participe en 2017 à l’exposition internationale de la 57e Biennale de Venise, sous le commissariat de Christine Macel. Elle a été, en 2014, co-commissaire avec Jean-Max Colard de l’exposition « Duras Song », dédiée à l’oeuvre et aux archives de Marguerite Duras, qui s’est tenue à la Bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Georges Pompidou (Paris).
Elle est représentée par la galerie Meessen De Clercq (Bruxelles, Belgique) et prépare pour 2019 sa première exposition personnelle à la galerie Rüdiger Schöttle (Munich, Allemagne).