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Le langage, c’est-à-dire la capacité à s’exprimer et à communiquer, reflète les changements politiques, sociaux et technologiques de notre époque. À travers nos mots, nos accents et nos expressions, ce sont les espaces de libertés ou de contraintes, qui se révèlent dans un langage qui s’hybride, se transforme, s’adapte.
Paroles, Paroles réunit six artistes, performeur·euses et poète·sses — incluant un duo — dont les œuvres explorent le langage, entre celui de l'écrit et de l'oral, dans les arts visuels. Le visuel de l’exposition conçu par la graphiste Garine Gokceyan révèle que certaines paroles sont lissées en public. Elles sont comparées à la chevelure féminine, historiquement appelée à être disciplinée. Dans l’ancienne synagogue de Delme, les œuvres de Costanza Candeloro, Dorota Gawęda et Eglė Kulbokaitė, Marianne Mispelaëre, Hussein Nassereddine et Patrizia Vicinelli invoquent, quant à elles, diverses pratiques langagières par lesquelles les paroles oscillent entre plurilinguisme et langage poétique, entre formes visuelles, graphiques et olfactives. S’ajoute une parole qui circule, celle des échanges entre le public et les médiatrices au sein du centre d’art.
Le langage, bien qu’il ne soit pas un sujet nouveau dans les arts visuels, se manifeste aujourd’hui à travers des liens étroits avec la littérature, la poésie et d’autres formes de discours. Ici, les paroles du passé aident à évoquer les troubles contemporains ou, au contraire, à s’en préserver. Les lectures, les performances, les entretiens — qu’ils aient eu lieu ou aient été imaginés — ainsi que la poésie visuelle, viennent diversifier le langage. Ils créent un décalage avec une logique d’effets d’annonce qui bride le sens des mots : des mots magiques, des mots tactiques qui sonnent faux, qui séduisent plus qu’ils ne disent.
Le centre d’art et les artistes remercient Lisa Andreani, Katia Gagnard, l'associazione culturale Alberto Grifi et Ivan Grifi, Archivio Patrizia Vicinelli et Giò Castagnoli, Juliette Mirabito, Simone Stoll (galerie max goelitz), Léa Vicente, Valentin Wattier, Guillaume Lemuhot et les employés communaux de Delme, Sihl delta (Sebastian Stadler & Sarah Wiesendanger), Martina Simeti.
Cette exposition bénéficie du soutien de ProHelvetia.
Partenaire média :
Costanza Candeloro (née en 1990 à Bologne, Italie) est une artiste basée à Paris, diplômée de la Haute école d'art et de design de Genève (HEAD). Elle emploie l’écriture comme sujet principal de ses recherches, s’appropriant ou écrivant des textes. Ses œuvres transforment les mots, signes et symboles sous la forme de sculptures, d'installations et de performances. Parmi ses expositions personnelles les plus récentes : Tout le temps de vie est temps de travail, Sihl Delta, Zurich (2024), Possessed is the Style, Ausstellungsraum Friedensgasse, Zurich (2024), C&G, Istituto Svizzero Milano (2023). Parmi les expositions collectives récentes : Brains, organisée par Goton, Mimosa Echard, Aodhan Madden à Gaudel de Stampa, Paris; Renaissance, Museion, Bolzano (2024), Greetings, Galerie Hussenot, Paris (2023), Bodiesbodies, La Rada, Locarno (2023).
Dorota Gawęda (née en 1986 à Lublin, Pologne) et Eglė Kulbokaitė (née en 1987 à Kaunas, Lituanie) forment un duo d’artistes basées à Bâle, en Suisse, diplômées du Royal College of Art de Londres. Elles sont aussi les cofondatrices du Young Girl Reading Group (2013-2021). Influencées par la théorie et la fiction féministes, les films d’horreur, le folklore de l’Europe de l’Est telles que les traditions orales baltes et slaves, leur pratique allient performances, création d'image dans lesquelles les références aux rituels et technologies brouillent les lignes entre humains et non-humains.
Plus récemment, le duo a présenté des expositions individuelles au MACA à Pékin (2025) et à la Haus für Kunst Uri (2025). Auparavant, ils ont participé à des expositions à la Renaissance Society de Chicago (2025), chez Thaddaeus Ropac à Paris (2024), à la Kunsthalle de Bâle (2024), au Centre Pompidou à Paris (2023), à la Kunsthalle de Mayence (2023) et au Centre culturel suisse à Paris (2022), entre autres. Elles ont reçu le CERN Collide Award 2022, le prix Allegro (2022) et le Swiss Performance Art Award (2021). Leur travail sera présenté à la 10e Biennale Gherdeina (2026).
Marianne Mispelaëre (née en 1987, Bourgoin-Jallieu, France) est une artiste basée à Aubervilliers, diplômée de l’ÉSAL Épinal et de la HEAR-Strasbourg. Avec pour principal champ d’action le dessin, l’artiste produit et reproduit des gestes simples, précis, éphémères, inspirés de phénomènes actuels et sociétaux. Elle questionne les relations sociales, le langage et les systèmes de communication, le rôle du lisible et de l’invisible dans nos sociétés, la porosité entre l’acte isolé et son environnement.
Son travail est montré en France et à l’étranger ; elle a été nominée au Kunstpreis Robert Schuman (Trèves, Allemagne, 2015) au Edward Steichen Award (Luxembourg, 2017) et au Prix AWARE (Paris, 2018). Marianne Mispelaëre est lauréate du prix de la Ville de Grenoble – Le Magasin CNAC (2016) et a obtenu le Grand Prix du Salon de Montrouge 2017. En 2013, elle a cofondé la maison d’édition Pétrole Éditions qui publie notamment la « transrevue » TALWEG. Elle est diplômée de l’ÉSAL-Épinal (2009) et de la HEAR-Strasbourg (2012).
Hussein Nassereddine (né en 1993, Beyrouth, Liban) est un artiste multidisciplinaire vivant et travaillant entre Beyrouth et Paris. Travaillant entre installation, écriture, vidéo et performance, sa pratique se construit autour du langage, des histoires collectives et de la poésie pour construire ce qu’il appelle des « monuments fragiles » – verbaux, sonores ou tactiles.
Ses œuvres, performances et textes ont été présentés dans des musées, des biennales et des institutions à travers le monde, notamment au Beirut Art Center (exposition solo - 2025), la Biennale d'art contemporain de Diriyah (2024), la Biennale de Kochi-Muziris (2023), le Jameel Art Center (2022) et le MISC Athens (exposition solo - 2021), entre autres. Son premier livre, How to see the palace pillars as if they were palm trees, a été publié en arabe en 2020 chez Kayfa ta. La traduction anglaise a été publiée en 2024.
Patrizia Vicinelli (née en 1943, décédée en 1991, Bologne Italie) était une artiste, poète, écrivaine et performeuse associée aux mouvements néo-avant-gardistes et à la « poesia totale ». Elle a fait ses débuts dans le magazine Bab Ilu (1962), puis s'est installée à Rome (1963-1965), où elle s'est impliquée dans le théâtre expérimental, le cinéma et la musique. En 1966, elle publie à, a. A (Lerici), un recueil de poésie visuelle, suivi d'un enregistrement de performance sorti sur vinyle (Marcatré, 1967 ; Futura. Poesia sonora, 1989). Pendant son exil à Tanger en 1969, elle a produit Apotheosys of schizoid woman, un livre d'artiste publié en 1979 chez Tau/ma. Après son retour en Italie, elle a été emprisonnée à Rebibbia (1977-1978), où elle a écrit et mis en scène une réinterprêtation féministe de Cenerentola. Dans les années 1980, elle travaille sur le roman inachevé Messmer, contribue à la poésie sonore (Baobab II, 1981) et publie Non sempre ricordano (Aelia Lelia, 1985), un poème biographique et politique. Entre 1985 et 1987, elle compose I fondamenti dell'essere, qui ne sera pas publié de son vivant. Elle est décédée à Bologne le 9 janvier 1991.