Originaire de la région, ancien élève des Beaux Arts de Metz, puis du Royal College of Art de Londres, Michel Paysant a conçu son exposition autour d'une ''Pierre de Jérusalem'', imprégné par l'esprit, le climat de l'espace et la lumière du site.

L'artiste a gardé la notion de culte de la Synagogue en faisant référence à Jérusalem par la pierre. Au centre de sa réflexion : Jérusalem ville-carrefour des religions et, autour des pièces silencieuses qui appellent à la méditation : un marteau en matière brute, une équerre lisse et parfaite, cinq sièges dans lesquels sont inclus un livre (rappel de la Tora) de différentes dimensions, et des fragments d'asphalte bitumeux.

Envouté par l'asphalte depuis des années - point de départ, catalyseur de toutes ses oeuvres - Michel Paysant correspond avec des philosophes, des écrivains de tous horizons culturels et géographiques. Il leur demande de lui envoyer un fragment de route (bitume, asphalte) de la ville où ils résident... un geste symbolique. ''Chaque correspondant-donateur, au travers de cette matière "pauvre et banale" et de ces gestes purement symboliques (ramasser, offrir) apporte ainsi son expérience, ses idées, ses convictions. C'est la dimension humaine du projet qui importe. C'est l'idée de solidarité qui s'en dégage'', explique Michel Paysant.

Cet artiste-philosophe a choisi la voie plastique pour exprimer sa pensée : ''L'asphalte va vers l'extérieur. Elle recouvre les routes, entraîne l'idée de voyage, de dérives, de grands espaces. C'est l'image du grand large.''.

Comme un rêve d'alchimiste, l'asphalte semble à Michel Paysant ce matériau universel, trait d'union entre les pays et les hommes, souvent sous la forme de routes.