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Le temps libéré

Roman Opalka

Du Dimanche 13 Avril au Dimanche 1 Juin 1997


De par sa fonction, une synagogue est un lieu cultuel de prière par la parole et le chant mélodique. Opalka a choisi de redonner à cet espace sa fonction première en y faisant place au son, et seulement au son. Cette installation sonore est composée d'une séquence d'enregistrements superposés de sa voix énonçant les nombres. L'acoustique de la synagogue lui permet d'effectuer cette expérience dans de très bonnes conditions, et cette mélodie, renvoyée par la coupole et les murs, conduit le '' spectateur-auditeur '' vers une communion avec Opalka dans sa méditation profonde sur le temps qui s'écoule en laissant ses traces.

Aucun de ses tableaux n'est présenté ici-même, la '' visualisation '' de son écriture se fait dans l'écoute, éclairée par les pistes sonores de la répétition, des rythmes, des interférences, des noeuds, des blancs que toute superposition et juxtaposition créent.

Roman Opalka s'explique : '' La synagogue de Delme, comme toute synagogue, crie la mémoire des victimes de la Shoah, victimes aux noms rayés et qui '' n'étaient plus que des nombres '', m'a évidemment, rappelé que le rôle premier de cet espace sacré était la réunion dans la prière ; aujourd'hui ne demeure que la trace chargée d'absence-présence indestructible. ''

A partir de 1965, Roman Opalka entreprend de figurer le temps, le sien et celui du monde par la peinture de nombres sur la toile. Il commence par le 1, continue par le 2, 3, 4, 5, 6 et ainsi de suite jusqu'à dépasser aujourd'hui le chiffre 5.000.000. En 1972, il rajoute 1% de blanc sur le fond de chaque nouvelle toile qui à l'origine était noire. Comme la peinture utilisée pour les nombres est elle-même blanche. Il espère pouvoir un jour peindre blanc sur blanc.

Parmi les autres éléments qui sont caractéristiques du travail de Roman Opalka, il convient de mentionner les enregistrements qu'il fait de sa voix qui récite en polonais, la suite des nombres qu'il est en train d'inscrire sur la toile. Ce récitatif a pour fonction de le préparer au jour où devant inscrire les nombres blancs sur fond blanc, la voix viendra se substituer à l'oeil.