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Finding money

Antonio Contador & Carla Cruz

Du Lundi 13 Février au Mercredi 19 Avril 2017


Depuis 2011, Antonio Contador et Carla Cruz construisent ensemble le projet Finding Money qui commence par le geste simple de ramasser de la monnaie égarée sur le sol. Cette collecte est un prétexte à la discussion entre les deux artistes, l’un vivant à Paris et l’autre à Londres. Elle a été nspirée par le « journal parisien »[1] du réalisateur João César Monteiro dans lequel il décrit son séjour à Paris dans les années 1990 et trébuche quotidiennement sur des pièces dans les rues. Le duo quant à lui rend compte avec l’écriture d’un carnet de bord des lieux traversés, de leurs humeurs et réflexions à travers leurs trouvailles quotidiennes. La monnaie est ensuite détruite et détournée. Hors d’usage, elle acquiert par un remploi poétique une toute autre valeur.

La quête monétaire d’Antonio Contador et de Carla Cruz interroge nos systèmes de consommation, nos rapports au sacré et nos formes de don. Marches, performances, lectures, séminaires et publications, Finding Money est un long processus qui évolue au gré des invitations et des rencontres. Pendant leur résidence à Lindre-Basse, ils ont repensé la pièce de monnaie à travers le prisme des croyances populaires et des récits vernaculaires. Leur intérêt commun pour la transformation des matières les a emmenés vers des récits mystiques tels que la figure lorraine de Stanislas de Guaita, fondateur de l’ordre kabbalistique de la Rose-Croix ou la symbolique du sel. La fonte des pièces de monnaie par Jean-François Laurent, artiste et sculpteur de la région, a donné lieu à une série d’objets, notamment deux bracelets visibles aux poignets des artistes lors de l’ouverture d’atelier. À la fois porte-bonheur et amulette, ils manifestent le hasard et la chance qui font partie de leur pratique et de leur rapport au quotidien. On y devine les pouvoirs alchimiques prêtés aux métaux tout comme un rappel de l’absurde mis en balance des objets et des êtres humains lors de la traite négrière. Enfin, un objet éditorial est proposé, composé en deux parties, l’une rend compte des éléments et références visuelles rencontrées, l’autre du carnet de bord et des photos-témoins.

En puisant dans une constellation de sources et de références Antonio Contador et Carla Cruz aiment créer des liens afin de mettre en avant des histoires mystérieuses. Leurs recherches sur l’occultisme, l’hermétisme, la magie ont fait ressortir l’aspect cryptique du langage de ces sciences ; le poulet présent dans certains rituels occupe une place importante dans leur projet à Lindre-Basse.  Comme ils l’expliquent : « le poulet – poule ou coq en devenir – pourvu d’ailes est néanmoins incapable de voler, ses pattes étant l’élément central de son rapport au monde et donc au sol sur lequel martèle son bec, tête baissée »[2]. Faisant écho à la fête nord-américaine du Kwanzaa ou au plat portugais nommé « arroz de cabidela » (riz de cabidela) dont le sang vient lier le riz aux abats de poulet, ils composent un récit qui inclut et met à l’honneur le rebut, la marge et la chute.

Si l’argent raconte des réalités sociales, politiques, culturelles et cultuelles, les artistes reviennent sans cesse à sa recherche et au souhait paradoxal qu’il n’ait plus besoin d’exister. Comme l’écrit Margarida Mendes : « Le cercle entoure, définissant la singularité, tout comme il mute en raison de sa rotation éternelle »[3]. La forme circulaire d’une pièce évoque la confiance par sa perfection, mais c’est ici avec l’étrange rencontre d’une patte de poulet et d’un bracelet métallique que la boucle de l’ouroboros prend fin pour mieux recommencer.

 

Marie Bechetoille

 

[1] Diário parisiense, Ed. &etc, Lisbone, 1999

[2] Entretien avec les artistes, mars 2017

[3] Margarida Mendes, Drawn by a Circle in Antonio Contador & Carla Cruz, Finding Money: London & Paris Diary, 2015

 

Le programme de résidence d’artistes est organisé en collaboration avec le Parc Naturel Régional de Lorraine et la commune de Lindre-Basse.

Carla Cruz

Artiste et chercheuse basée à Londres, Carla Cruz est titulaire d'un doctorat en pratique des arts à Goldsmiths, University of London. Sa recherche actuelle met l’accent sur les formes expérimentales de collectivité, l'effacement de l’auteur et les pratiques en marges mais non moins problématiques du monde l’art. La bourse AHRC Cultural Engagement lui a été octroyée en tant que chercheuse associée au département d’art de Goldsmiths, en coopération avec le centre communautaire The Mill – dont elle est membre du conseil d'administration. Membre également de Tottenham Hale International Studios, une organisation dirigée par des artistes, elle y gère le programme de sensibilisation.

 

Antonio Contador

Antonio Contador est né à Vitry-sur-Seine en 1971, il vit et travaille à Paris. Sociologue, docteur en arts plastiques, esthétique et sciences de l’art (Université Paris 1), il est également chercheur affilié à l’Institut ACTE - UMR 8218 (CNRS/Paris 1) et artiste plasticien. Mettant l’accent sur le désœuvrement et ses manifestations en outre via le langage humain, sa production - performances et installations - a pu être montrée en France (Palais de Tokyo, Fondation d’entreprise Ricard, Fondation Calouste Gulbenkian, Villa Arson, entre autres) comme à l’étranger (Fondation Serralves à Porto, Wiels à Bruxelles, Musée de la République à Rio de Janeiro, Musée National d’Art Contemporain de Bucarest entre autres).