Espace Presse



Contactez-nous si vous souhaitez obtenir un accès presse

Espace Artiste



Contactez-nous si vous souhaitez obtenir un accès artiste
Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités.

Nous utilisons Brevo en tant que plateforme marketing. En soumettant ce formulaire, vous acceptez que les données personnelles que vous avez fournies soient transférées à Brevo pour être traitées conformément à la politique de confidentialité de Brevo.


LA VALEUR DANS LES MATHEMATIQUES

Falke Pisano

Du Samedi 19 Mars au Dimanche 29 Mai 2016


Le langage, qu’il soit oral ou écrit, gestuel ou graphique, a toujours été au coeur des préoccupations de Falke Pisano. Ses installations, sculptures, dessins, diagrammes, ou encore ses conférences – performances abordent la maîtrise du langage et du discours comme un facteur d’émancipation permettant une inscription responsable des individus dans le monde.

Ses recherches se déclinent sous formes de cycles longs. Le premier, de 2007 à 2010, s’intitulait « Les formes du discours ». En 2011, elle initie un second cycle autour de la notion de « Corps en crise ». Le projet qu’elle présente à la synagogue de Delme constitue la toute première étape d’un nouveau cycle de recherches sur le développement des sciences dans la modernité et la manière dont les institutions ont contribué à forger une idée de la connaissance exclusive et restrictive.

En s’intéressant plus particulièrement aux mathématiques, l’exposition aborde des questions aux implications très vastes, battant en brèche l’approche universaliste et absolue de cette science, ainsi que l’objectivité et la neutralité qu’on lui accorde de prime abord.

Le projet a été présenté pour la première fois au centre d’art Redcat à Los Angeles en 2015, et plus récemment lors de deux expositions personnelles de l’artiste à la galerie Hollybush Gardens à Londres, ainsi qu’à la galerie Ellen de Bruijne à Amsterdam. Le centre d’art accueille une nouvelle étape dans l’itinérance de ce projet, destiné à évoluer et à s’enrichir dans le temps.

Les mathématiques infusent de façon visible ou invisible la vie quotidienne, les rapports sociaux, l’économie, l’industrie, la stratégie militaire, l’architecture... Omniprésentes, leurs applications concrètes échappent pourtant la plupart du temps à la compréhension que nous pouvons avoir du monde qui nous entoure ; ce monde reste ainsi hors d’atteinte et risque de faire de chacun un sujet passif qui doit s’en remettre aveuglément à des lois qu’il ne maîtrise pas.

Si on aborde communément les mathématiques comme un langage universel, qui ne serait porteur d’aucun système de valeurs culturelles, Falke Pisano met au contraire l’accent sur les notions de diversité, de pluralisme et d’hétérogénéité et s’intéresse aux théories critiques qui proposent une autre approche des mathématiques, de leur histoire, et de leurs modes d’enseignement.

Si le fait que 1+1 = 2 apparaît comme une vérité largement admise dans la culture occidentale, il faut bien reconnaître que dans d’autres cultures 1+1 ≠ 2. En ce sens, le domaine de l’ethno-mathématique ouvre un nouvel espace de réflexion, de négociation et de traduction des savoirs qui permet de prendre en compte la diversité culturelle et la coexistence de plusieurs approches, capables d’interagir l’une avec l’autre, de manière respectueuse et égalitaire.

L’exposition présentée à la synagogue de Delme rassemble une série de sculptures, d’objets et de textes, ainsi qu’un film, qui matérialisent les questions soulevées par l’artiste.

On trouvera par exemple dans l’exposition une « table de négociation », une carte maritime, ou encore un cadre à tisser. Dans le film, Falke Pisano active ces différents objets par le geste et la parole dans un entretien croisé avec une anthropologue et un chercheur en éducation des mathématiques, qui évoquent leurs expériences de terrain liées à l’enseignement. Où l’on comprend que la pédagogie et le mode d’apprentissage des mathématiques peuvent aussi devenir des outils de résistance contre une culture dominante.

Dans une société occidentale, où les rapports sociaux sont avant tout dominés par une logique de quantification et d’accumulation de capital, Falke Pisano rappelle la possibilité d’une nature de liens sociaux déterminés avant tout par leur qualité. Dans cette perspective, apprendre à compter autrement permettrait de lire et de nommer le monde autrement, tout en le faisant sien, dans le respect de la pluralité des points de vues divergents. Le film se termine sur ces mots : « Si nous ne permettons pas cette variation, cette pluralité, alors… ne serons-nous pas condamnés ? »

 

Falke Pisano est une artiste hollandaise née en 1978. Elle vit et travaille entre Berlin et le Brésil. Elle est représentée par la galerie Ellen de Bruijne à Amsterdam et Hollybush Gardens à Londres. Les expositions personnelles récentes de Falke Pisano incluent le centre d’art Redcat à Los Angeles, centre d’art Praxes à Berlin (2014), The Showroom à Londres (2013), de Vleeshal à Middelburg (2012), Contemporary Art Centre de Vilnius (2011), Transmission Gallery à Glasgow, Extra City à Anvers (2010), Kunstverein de Graz (2009).

Son travail a également été présenté dans de grandes manifestations et institutions internationales telles que : la biennale d’Istanbul (2013), le Stedelijk Museum à Amsterdam, la biennale de Shanghai (2012), la Biennale de Venise (2009), Manifesta 7, Biennale de Berlin (2008). Ses performances ont été présentées au Musée Reina Sofia Madrid (2012), à la 5eme biennale de Berlin (2008) ou à la Lisson Gallery à Londres (2007).