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Josy's Club

PIERRE-OLIVIER ARNAUD ET DENIS SAVARY

Du Samedi 1 Juillet au Dimanche 1 Octobre 2023


C’est autour d’un échange d’œuvres que Denis Savary et Pierre-Olivier Arnaud ouvrent une relation et une discussion. Celles-ci se poursuivent lors de l’exposition Ballard in Albisola organisée fin 2021 par le MAMCO dans la maison de l’artiste Asger Jorn en Italie[1]. Les artistes y réalisent une œuvre en commun, une sorte de collage prenant quasiment la forme d’une sculpture pour plate-bande, en rassemblant des objets trouvés sur le site de l’exposition. Soit la rencontre d’un vase visqueux de couleur verre « Heineken », d’une guirlande de fanions gris dégradé, de carreaux de faïence noir et brun, d’un piètement de fauteuil et d’une concrétion calcaire comme origine à un projet entier d’exposition quelques temps plus tard.

Denis Savary pratique l’art de la sculpture à partir d’une approche protéiforme et trans-historique, s’intéressant au vocabulaire des formes, à leur origine et aux récits accompagnant celles-ci, façonnées par le passage du temps. Son langage visuel s’enracine dans la pratique du film que l’artiste développe dès ses débuts. Celle-ci adopte un protocole simple : enregistrer en plan fixe l’hétérogénéité du réel vu à travers le viseur d'une caméra.

Pierre-Olivier Arnaud se sert majoritairement du medium photographique pour réaliser des images dont les sujets et leurs rendus noir et blanc brouillent leurs origines géographiques et temporelles. Déployant des œuvres dont les tirages sont limités, l’artiste expérimente l’épuisement et la disparition lente des images, la perte d’aura, mettant ainsi en avant une forme de vacuité et d’entropie latente, notamment à travers des prises de vues de végétaux, d’architectures ou d’objets non identifiés.

Si Denis Savary et Pierre-Olivier Arnaud ne forment pas un duo d’artistes, ils partagent le plaisir de la dérive psycho-géographique à travers les formes et leur histoire, qu’elles proviennent de l’art, de l’architecture, du design graphique, de la littérature ou du cinéma. Ils aiment les glaner telles qu’elles s’incarnent dans l’environnement urbain, souvent de manière sauvage, générées par le hasard des circonstances. Ils pratiquent un art de l’appropriation spécifique, pour compiler et travailler des gestes artistiques ou architecturaux sans auteurs (trouvés lors d’une promenade en ville ou d’une recherche sur internet ou dans un livre), devenant la base d’un vocabulaire issu d’une modernité informelle, bricolée et réinvestie par les subjectivités, avec tout ce que cela compte de maladresses, de spontanéité et de sincérité. Empruntant autant à une modernité tardive qu’à ce qu’ils appellent un « brutalisme"[2] vernaculaire, les artistes cherchent les traces d’affects complexes et de troubles liées à une certaine manière de vivre au présent.

Dans la synagogue de Delme, Denis Savary et Pierre-Olivier Arnaud invitent les visiteur·euse·s à Josy’s Club, un espace plongé dans la pénombre, devenant le réceptacle de ces trouvailles extraites de ces multiples dérives et constituant une véritable réappropriation de l’espace urbain par l’imaginaire. Inspirée par les œuvres de J.G. Ballard telles que la Trilogie de béton ou encore Sécheresse[3], l’exposition se dévoile tel un jardin sec, dont chaque élément sculptural ou pictural serait le symptôme de ces espaces troublés. Ce paysage sec et terne reflète les variantes périphériques d’une pensée moderne planifiée, mais dans un esprit bien vivant, car il ne s’agit pas de parler de fantômes, ni de ruines ici. Les artistes mettent en avant une tendance vernaculaire bien vivace et proliférante en ce début de XXIème siècle. Sans verser dans la nostalgie, ni dans un certain fétichisme pour le modernisme, ce projet s’intéresse à sa déformation et à sa survivance dans l’époque actuelle, à son état de décrépitude avancé dont il n’existe pas d’alternative capable de le remplacer dans ce monde vivant à la fois dans un présent éternel et cultivant un certain appétit pour le rétro-futurisme. Les artistes s’intéressent à son déploiement esthétique dans l’espace urbain à partir de ce que les gens en font et créent à partir d’une base floue, dans des gestes a priori non artistique, de l’ordre du bricolage, mais contribuant à modifier et à faire évoluer les formes et l’esthétique de la ville.

 

 


[1] Ballard in Albisola, exposition collective organisée par le MAMCO (Genève) à la Casa Jorn, (Albissola) du 3 septembre au 19 décembre 2021: https://www.mamco.ch/fr/1787/Ballard-in-Albisola

[2] Le brutalisme est un style architectural issu du mouvement moderne, qui connaît une grande popularité des années 1950 aux années 1970 avant de décliner peu à peu, bien que divers architectes s'inspirent encore des principes de ce courant. Il se distingue notamment par la répétition de certains éléments comme les fenêtres, et par l'absence d'ornements et le caractère brut du béton.

[3] La Trilogie de béton J.G. Ballard inclut Crash! (1973), L’île de béton (1974) et I.G.H. (1975), réédition Collection Folio (n° 5725), Gallimard, Paris, 2014. J.G. Ballard, Sécheresse (1964), réédition Collection Folio Science-Fiction, Gallimard, Paris, 2011.

 

 

 

L'exposition Josy's Club bénéficie du soutien de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture.

 

Le centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, Pierre-Olivier Arnaud et Denis Savary souhaitent remercier Françoise Ninghetto ; Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture ; l’atelier Gamil à Saint-Mihiel, l’atelier Vladimir Boson à Lausanne ; Guillaume Lemuhot ; Eliot Möwes ; Tindaro Gagliano et les employés communaux de Delme.

 

Cette exposition est réalisée dans le cadre des 30 ans du centre d'art contemporain - la synagogue de Delme. 

Pierre-Olivier Arnaud (Né en 1972) est diplômé de l’École supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne. Il vit et travaille à Lyon.
Son travail a été montré à l’occasion d’expositions personnelles à Home Alone, Clermont-Ferrand ; La Tôlerie, Clermont-Ferrand ; Galerie Skopia, Genève ; Printemps de Septembre, Toulouse ; Art : Concept ; Paris ; Optica, Montréal (CA) ; In extenso, Clermont-Ferrand ; Le Cap, Saint-Fons; Evergreene, Genève; MAMCO, Genève; Galerie Giti Nourbakhsch, Berlin ; Florence Loewy, Paris ; CNAC - le Magasin, Grenoble ; Néon, Lyon ; Le Verso, Saint-Etienne ; Galerie Rosa Turetsky, Genève... de même qu’à l’occasion d’expositions collectives au CAN Centre d’art de Neuchatel ; Mauve, Vienne ; Casa Museo Asger Jörn, Albisola ; High Art, Paris ; FRAC Normandie, Rouen ; L’onde, Vélizy- Villacoublay ; Salzbürger Kunstverein, Salzbourg ; Musée des Beaux-Arts de Rouen et Frac Normandie, Rouen ; Frac-Normandie, Caen ; Frac Auvergne, Clermont- Ferrand ; Frac Île de France - Le Plateau, Paris ; Institut d’art contemporain, Villeurbanne ; Le Confort Moderne, Poitiers ; La Villa du Parc, Annemasse ; MAMCO, Genève ; FRAC Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille ; La Galerie, Noisy- Le-Sec ; La Station, Nice ; Shanaynay, Paris ; Galerie Carlier-gebauer, Berlin ; CNEAI, Chatou ; Essays and Observations, Berlin ; Galerie des Galeries, Galeries Lafayette, Paris ; Musée d’art moderne de Saint-Etienne, Saint-Etienne ; La Salle de bains, Lyon ; Galerie Art & Essai , Université Rennes 2, Rennes ; Cité du Design, Saint-Etienne ; Kunstakademie, Stuttgart ; Shanghai Art Museum, Shanghai ; La Générale en Manufacture, Sèvres ; Ecole Nationale des Beaux-Arts, Lyon ; Glassbox, Paris ; Sheffield University, Sheffield ; Couvent de la Tourette, Centre culturel de rencontre, l’Arbresle ; Kawasaki City Museum ; Rencontres Internationales de la Photographie, Arles ; Espace van Gogh, Arles ; Mai de Reims, Reims ... 

 

Denis Savary (né en 1981) est diplômé de l’Ecole d’Art de Lausanne (ECAL). Il vit et travaille à Genève.
Son travail a été montré à l’occasion d’expositions personnelles au centre d’art contemporain de Genève ; Fonderia Artistica Battaglia, Milan ; Kunst Halle Sankt Gallen, Sankt Gallen ; Galerie Maria Bernheim, Zurich ; Musée des Beaux-Arts, La Chaux- de-Fond ; Xippas Gallery, Genève ; Centre culturel suisse, Paris ; Villa Medici, Rome ; Le Confort Moderne, Poitiers ; Mamco, Genève ; Cyclop de Jean Tinguely, Milly-la-Forêt ; Musée d’art et d’histoire, Genève ; Kunsthalle Bern ; Galerie Xippas, Paris ; La Ferme du buisson, Noisiel ; Centre Pasquart, Bienne ; Evergreene, Genève ; Galerie Xippas, Athene ; Jeu de Paume, Paris ; Musée Jénisch, Vevey; Galerie Sima, Nuremberg... de même qu’à l’occasion d’expositions collectives à Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne ; Casa Museo Asger Jörn, Albisola ; Museum Villa Stiassni, Brno ; FRAC des Pays de la Loire ; Istituto Svizzero, Rome ; Leopold Museum, Vienne ; Kunsthaus, Zurich ; Institut Francais, Athènes ; Centre d’Art Contemporain - La synagogue de Delme ; Biennial of Contemporary Art of South America, Buenos Aires ; Geneva Lux Festival, Genève ; Kunsthaus Glarus ; Villa du Parc, Centre d’Art Contemporain, Annemasse ; Swiss Institute, New York ; Galleria Continua / Le Moulin, Boissé- le-Châtel ; FORDE, Genève ; Centrale pour l’art contemporain, Bruxelles ; Los Angeles municipal art gallery ; Kunsthaus Aargau ; Musée d’Orsay, Paris ; Fondation Ricard, Paris ; Helmhaus Zürich ; CAPC, Bordeaux ; Zacheta, National Gallery of Art, Varsovie ; Palais de Tokyo, Paris ; Fri-art Kunsthalle, Fribourg.