Espace Presse
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Camille Blatrix crée des environnements peuplés de sculptures et d’objets marquetés dont l’origine de fabrication reste souvent équivoque : ses œuvres apparaissent telles des êtres/machines hybrides dont l’organisme synthétiserait idées abstraites et romances intimes, techniques artisanales et fascination pour le design high-tech, imagination onirique et matérialité hermétique. Il donne forme à des objets incohérents, aux fonctions indéterminées, mais laissant flotter comme une impression de déjà-vu.
Ses œuvres ont souvent pour but d’activer un espace donné qui, s’il est la plupart du temps neutralisé et aseptisé pour mettre en valeur les œuvres d’art - négligeant parfois le confort psychologique du visiteur -, permet également à l’artiste de le transformer à sa guise. En s’inspirant de l’univers des start-up, des GAFA ou des franchises internationales, et leurs promesses d’un espace public chaleureux pour l’usager, afin qu’il se sente comme chez lui, Camille Blatrix propose une autre manière, plus sensible et animée, de s’accommoder de l’impasse théorique du white cube. Les expositions et les projets de l’artiste propagent alors une ambiance futuriste bien que familière, une temporalité parallèle dans laquelle intimité et bien-être entretiennent une lutte constante avec l’espace d’exposition, souvent perçu comme excluant, incommodant et incarnant le pouvoir institutionnel ou celui du marché. On y rencontre ainsi des « machines » habitées d’âmes, mettant en scène des scénarios typiques des comédies romantiques ou d’histoires pour enfants avec leurs personnages archétypaux : le malheureux, le joyeux, le facétieux, le présomptueux, l’amoureux éconduit… Mais aussi des anecdotes correspondant à sa vie familiale. C’est ainsi que ses œuvres parlent, clignotent, veillent, se réveillent, et disséminent de fortes charges émotionnelles afin d’exprimer leur besoin de reconnaissance, leur soif de vivre et d’être perçues comme vivantes en s’extrayant, comme elles le peuvent, de leur sourde enveloppe machinique.
Intitulé Weather Stork Point, son projet présenté au centre d’art contemporain - la synagogue de Delme, vient de très loin, et c’est après un long périple jalonné de passages d’une dimension à l’autre, que ses œuvres ont traversé l’arche de la synagogue pour venir y occuper les lieux. Après leur exposition à la Kunsthalle de Bâle début 2020, ces dernières se sont trouvées piégées dans divers espaces-temps, les empêchant de parvenir à destination, et repoussant de fait la date de leur exposition à Delme. La cabane animée d’une lueur oscillante abrite l’espace de l’exposition de la Kunsthalle, à la fin duquel le visiteur se trouvait face à un miroir, lui même accroché à un mur empêchant l’accès à une salle mystérieuse. Cette salle dissimulée s’avère ici être l’espace de la synagogue de Delme, à partir duquel une fenêtre permet de voir l’espace d’exposition bâlois, comme si le visiteur se retrouvait de l’autre côté du miroir, il y a plus d’un an. Chaque œuvre présentée est un personnage de cette histoire d’errance à travers l’incertitude : on y trouve une table d’orientation, des animaux schématisés (souris, cigogne, crocodile…), une table de jeux pour enfant, des objets aux fonctions inconnues. Les spirales peintes sont issues des motifs de marqueteries exposées à Bâle, et figurent ici des zones de passages trans-dimensionnels. Weather Stork Point présente ainsi l’aboutissement d’une longue attente, faite d’espoirs et de désespoirs, de rires et de pleurs, de dépressions et d’enthousiasmes, et fonctionne telle une synthèse ultra-compressée de cette multiplicité d’émotions fugaces.
L’exposition Weather Stork Point de Camille Blatrix sera accompagnée d’une édition publiée chez Paraguay press, éditée en partenariat avec la Kunsthalle de Bâle, la galerie Balice-Hertling, et bénéficiant du soutien du CNAP.
Cette exposition est réalisée en coproduction avec la Kunsthalle de Bâle qui a présenté le travail de Camille Blatrix lors de l'exposition Standby Mice Station du 17 janvier au 15 mars 2020.
Le centre d’art contemporain – la synagogue de Delme et Camille Blatrix souhaitent remercier Elena Filipovic ainsi que toute l’équipe de la Kunsthalle de Bâle ; Marine Sainsily ; Thomas Boutoux et Paraguay Press ; Balice Hertling, Paris ; Andrew Kreps Gallery, New York ; Guillaume Trap, directeur scientifique du Luxembourg Science Center ; Yorick Simon ; Hugo Benayoun Bost ; Se-Lyung Moon ; Thibaud Schneider et Julien Matoska; les employés communaux de Delme.
Camille Blatrix (né en 1984 à Paris) est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il vit et travaille à Paris.
Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles à Andrew Kreps, New York ; la Kunsthalle de Bâle ; la Verrière Hermès, Bruxelles ; Lafayette Anticipation, Paris ; Kunstverein, Braunschweig ; Balice Hertling, Paris ; Bad Réputation, Los Angeles ; CCA Wattis Institute for Contemporary Arts, San Francisco ; Mostyn, Llandudno (GB) ; Gasconade, Milan… Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions duo et collectives chez Stuart Shave - Modern Art, Londres ; au Kunstmuseum St. Gallen ; Galerie Plan B, Berlin ; Fri Art, Fribourg ; Musée d’art moderne de la ville de Paris ;la Verrière Hermès, Bruxelles ; Hessel Museum of Art et au CCS Bard Galleries, Annandale-on-Hudson, New York ; Musée Régional d’Art Contemporain, Sérignan ; Andrew Kreps Gallery, New York ; Villa Medicis, Rome ; Museo el Eco, Mexico ; Biennale de Rennes ; Le Plateau, FRAC Île-de-France, Paris ; Bodega, New York ; Alison Jacques Gallery, London ; Biennale de Lyon ; Goton & Edouard Montassut, Paris ; Palais de Tokyo, Paris ; Sculpture Center, New York ; Fondation d’entreprise Ricard, Paris ; Balice Hertling, Paris…